Le Socialisme
Avertissement : Ce texte ne vise personne, ni aucun parti politique. Il évoque une idéologie née au XIXème siècle à la suite de la philosophie des Lumières et de la Révolution française. Il s'agit, pour ce courant de pensée, de passer de l'utopie à l'action...
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J'ai devant moi un livre édité en 1852, écrit par mon aïeul Auguste NICOLAS, magistrat à Bordeaux. Son titre : Du PROTESTANTISME et de toutes les hérésies dans leur rapport avec le Socialisme.
A cette époque, une partie importante du Protestantisme, accueillante de la pensée des Lumières, toujours armée contre l'Eglise romaine (qui demeurait, malgré le Concordat, l'Eglise officielle), avait de nombreuses accointances avec le Socialisme.
Cent cinquante ans après, cet héritage-là demeure, au milieu de nous.
Je m'affranchis peu à peu de l'interdiction (gravée dans les statuts des Eglises à côté des Dix commandements) d'évoquer la question politique. C'est le tabou protestant (!), intouchable, sacré, qui demeure caché et agissant de génération en génération. Ce tabou explique un grand nombre de nos difficultés (je ne dis pas : toutes, cependant !).
Le Socialisme, c'est la version profane de l'Evangile ; c'est là le problème. Parce qu'il lui ressemble, on pense que c'est bon. Alors que c'est parce qu'il lui ressemble, sans Jésus-Christ, qu'il est dangereux. Mieux vaut avoir la photo d'un renard dans son porte-feuille qu'un faux billet de 50 euros.
Le Socialisme en dehors de l'Eglise, on peut le comprendre – même si l'utopie, dans ou en dehors de l'Eglise, est toujours dangereuse. Mais le Socialisme dans l'Eglise est incompréhensible. C'est une sorte d'adultère autorisé et permanent, une trahison, une mascarade, une insulte à l'Evangile biblique. Il produit un message et des engagements censés être consensuels mais qui, en réalité, sont frelatés, trompeurs. C'est l'Evangile expurgé de la dimension de scandale qui en fait partie (1 Co 1.23). C'est “l'Evangile pour tous”, comme on a eu le mariage pour tous, à la manière des hommes... C'est la folie de Dieu (1 Co 1.18-25) troquée pour la sagesse des hommes.
Quelques-uns répondront que la Droite a aussi ses tares. Nous le savons bien. Mais elle ne se déguise pas en Evangile, c'est là la différence.
Le Socialisme dans l'Eglise, c'est l'échec du fondement théologique correctement préservé et transmis, c'est l'échec de la prédication, c'est l'échec des Unions d'Eglises d'aujourd'hui... ; c'est même l'échec de notre témoignage. Pourquoi ? Parce que les présupposés idéologiques inspirés par le Socialisme demeurent, sous-jacents, inamovibles, et parce que c'est sur ce fondement-là que le reste se construit, en second lieu. Prépondérant, le Socialisme réclame la première place dans les coeurs, comme l'Evangile. Les lunettes socialistes ne sont pas seulement la conséquence du péché, elles sont la conséquence d'une immense duperie. Elles colorent tout ce qui existe et en travestissent le sens.
Y a-t-il d'authentiques chrétiens socialistes ? Bien-sûr que oui. Ce sont nos frères et nos soeurs, s'ils ont reçu l'Evangile authentique. Mais il sera difficile de collaborer avec eux. Déjà, pour eux, les mots frères et soeurs n'ont généralement pas le même sens que pour nous...
Charles NICOLAS