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Le blog de Charles Nicolas
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  • Dans une société déchristianisée où les mots perdent leur sens, où l'amour et la vérité s'étiolent, où même les prédicateurs doutent de ce qu'ils doivent annoncer, ce blog propose des textes nourris de réflexion biblique et pastorale.
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15 février 2014

Toi donc, mon enfant

 

Toi donc, mon enfant



Ps 131 ; Luc 2.48-52 ; 2 Tm 2.1



"Toi donc, mon enfant, fortifie-toi dans la grâce qui est en Jésus-Christ" (2 Tm 2.1)



C'est une belle parole de Paul, qui pourrait paraître seulement gentille (un peu comme la maman dit : N'oublie pas ton écharpe). Mais nous allons voir que ce n'est pas seulement cela.



1. Je voudrais commencer cette expression :

"Fortifie-toi dans la grâce !"



Vous avez peut-être remarqué que jamais la Bible ne recommande d'être faible.
Faibles, nous le sommes ! Même quand nous nous croyons forts.

(C'est la raison pour laquelle la personne malade – ou même en fin de vie – est , en un sens, plus proche de la vérité que celle qui se croit forte et en sécurité).

Jésus nous demande d'être doux, patients, mais jamais faibles.
Par contre, souvent la Bible nous appelle à nous fortifier, à être affermis.
"Fortifie-toi et prends courage", dit l'Eternel à Gédéon.
L'image du soldat, du sportif, mais même celle du laboureur ou du berger n'incitent pas à la faiblesse.

Paul sait qu'il faut de la force pour vivre, pour avancer, pour servir. Pour vivre tout simplement ; mais aussi pour vivre en tant que chrétien : pour résister aux tentations, aux oppositions, pour "mener le bon combat", pour persévérer jusqu'à la fin.


Mais il sait aussi que les hommes (et les femmes) peuvent puiser leur force de beaucoup de manières qui ne sont pas toutes égales. Lui-même avait nourri son zèle par la passion qu'il avait développée contre les premiers chrétiens, avant sa conversion. Il devait être infatiguable...

A-t-il mis le même type de zèle pour servir le Seigneur et ses frères, ensuite ? Pas du tout.
Après être resté trois jours et trois nuit aveugle, sans manger ni boire, il a appris à puiser sa force dans la grâce qui est en Jésus-Christ. C'est tout autre chose !

Et c'est ce qu'il écrit maintenant à Timothée, et à chacun de nous :
"Puise ta force dans la grâce". Les fruits ne seront pas les mêmes.

Vous imaginez une force qui puise dans la grâce qui est en Jésus-Christ.
Quels beaux fruits elle doit porter ! Des fruits de la grâce qui reflètent la vie de Jésus-Christ.

On a un jour mis les racines d'une certaine plante dans un liquide coloré, et la couleur s'est infiltrée dans la plante jusqu'à modifier son apparence. Mon frère, ma soeur, mon ami(e), où tes racines puisent-elles leur force ?


2. Ce qui peut nous toucher aussi,

c'est l'expression : "Mon enfant"



Je note que ce n'est pas la seule fois que Paul l'emploie. Ailleurs, il dit : "Mon enfant bien-aimé", ou encore : "Mon enfant légitime en la foi". Ce n'est donc pas un lapsus et pourtant c'est étonnant pour deux raisons :

La première, c'est que Timothée n'était pas un enfant.

Il était jeune sans doute, mais adulte, et avec de grandes responsabilités. Paul le savait bien. Dans sa deuxième lettre à Timothée, il lui dit : "Pour toi, homme de Dieu, fuis ces choses. Combats le bon combat de la foi" (6.11). Timothée devait présider la mise en place des anciens dans les églises ; ce n'était pas n'importe quoi. Paul ne veut certainement pas infantiliser son disciple.

Mais quand-même, il l'appelle : "Mon enfant" et tout laisse apparaître que Timothée acceptait cela.

Ce "mon enfant" là, nous devrions tous être en mesure de l'entendre nous-mêmes, à certains moments, quel que soit notre âge.

Rappelons-nous ici le Ps 131 : "Eternel, je n'ai ni un coeur qui enfle... Loin de là, j'ai l'âme comme un enfant sevré dans les bras de sa mère !"


Le frère du fils prodige n'était pas un enfant non plus, et pourtant il avait besoin d'entendre son père lui dire : "Mon enfant, ne fallait-il pas se réjouir ? " et puis : "Tout ce que j'ai est à toi !"

Cette parole, c'est celle qui fait entrer dans le repos de la foi.

L'avons-nous bien entendue ? Quand était-ce, la dernière fois ?

Tu diras peut-être : Mais je suis adulte depuis longtemps. Je suis même âgé. J'ai vu tant de choses !
Laisse cependant le Seigneur t'appeler : "Mon enfant" et entre dans son repos.
Puise ta force dans la grâce qui est en Jésus-Christ.

Laisse-toi rejoindre par ces mots-là : Mon enfant ! - que ce soit pour être instruit ou encouragé, consolé ou averti. Laisse ces deux mots rejoindre ton coeur. Tu en as besoin...

Peut-être dois-tu accepter que le Seigneur te les dise, ces deux mots, par un frère ou une soeur dans la foi que Dieu enverra vers toi. Sauras-tu le reconnaître ? Dans notre texte, c'est bien le Seigneur qui parle à Timothée, mais il le fait par la bouche (ou la plume) de Paul. Il en est de même aujourd'hui.

Nous devrions tous avoir un frère ou une soeur (au moins), plus âgé(e) sans doute, qui puisse nous rejoindre de cette manière, à certains moments de notre vie. Timothée l'a accepté.

La deuxième raison pour laquelle cette expression "mon enfant" peut paraître étonnante, c'est que Paul n'avait pas d'enfant. Et pourtant, il dit : "Mon enfant" .

La Bible nous apprend ainsi qu'il y a une vocation de type paternel (ou maternel) qui dépasse le cadre de la famille naturelle. C'est en particulier ce qui fait la nature des ministères dans l'Eglise, que ce soit celui des pasteurs ou des anciens, notamment (cf. 1 Th 2.5-12).

Mais cela nous parle aussi d'un ministère qui se peut exercer par un certain nombre de chrétiens et de chrétiennes qui ont acquis une certaine maturité. Il est souhaitable, si nous voulons que les églises grandissent, que cette notion de paternité (ou de maternité) spitituelle devienne une réalité : non pas pour dominer bien-entendu (1 Pi 5.3), mais pour servir, pour transmettre ce que Dieu a à transmettre, que ce soit en termes d'instruction, d'encouragement, d'avertissement, de consolation.

Un enfant de 10 ans peut déjà donner la main à son petit frère ou sa petite soeur, le ou la consoler, et même l'arrêter s'il voit qu'il (ou elle) est sur une voie dangeureuse. Pourtant, il n'est pas son papa ou sa maman. Mais il développe déjà cette attitude responsable et bienveillante tellement utile.

Si je devais résumer, je dirais ceci :

Nous devons tous être en mesure d'entendre quelqu'un nous appeler "mon enfant", à certains moments, bien que nous ne soyons plus des enfants ; et nous laisser rejoindre, toucher et secourir, au niveau de notre coeur, y compris sur des questions intimes et délicates. Est-il souhaitable, est-il normal que certains problèmes, certaines souffrances, certains péchés demeurent dans nos vies des années durant, comme s'ils n'existaient pas ?

Nous devrions tous également être en mesure, maintenant ou bientôt, ayant été nous-mêmes rejoints et secourus, d'aller vers quelqu'un, un frère ou une soeur, plus jeune probablement (mais pas nécessairement), et de lui dire "mon enfant", par souci pour lui, de la part du Seigneur. Est-ce que je l'ai fait, déjà ? Est-ce que je peux imaginer que ce soit possible ? Est-ce que j'y suis prêt ?

Quand je dis "tous", cela signifie qu'il ne devrait pas y avoir dans l'Eglise deux catégories distinctes de personnes : celles qui portent et celles qui sont portées, celles qui secourent et celles qui sont secourues, celles qui consolent et celles qui sont consolées. Nous avons tous besoin les uns des autres ; c'est ce que Paul appelle la soumission mutuelle (Ep 5.21) – ce qui n'implique pas que nous ayons tous les mêmes dons ni les mêmes fonctions.

En effet, celui qui porte a lui aussi besoin d'être porté, celui qui secourt a aussi besoin d'être secouru, celui qui console, instruit, accueille ou visite... a aussi besoin d'être consolé, instruit, accueilli et visité. C'est le principe de la grâce. C'est le principe de la croissance. C'est le principe de la maturité.

C'est le principe de la vie chrétienne et de la vie de l'Eglise dont Jésus-Christ est vraiment le centre.

                                          

  Charles Nicolas



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