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Le blog de Charles Nicolas
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  • Dans une société déchristianisée où les mots perdent leur sens, où l'amour et la vérité s'étiolent, où même les prédicateurs doutent de ce qu'ils doivent annoncer, ce blog propose des textes nourris de réflexion biblique et pastorale.
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7 mai 2020

La marche dans la lumière

Matthieu 3.4-6 ; Jean 17.6-10, 15-19 ; Jacques 5.14-16a,19-20

"Confessez donc vos péchés les uns les autres et priez les uns pour les autres afin que vous soyez guéris". On le fait très peu. Et moi qui vais prêcher sur cette parole, est-ce que je le fais ?

1. On aime la lumière, mais elle peut faire peur

L'Evangile de Jean commence en parlant de Jésus comme Celui qui est la Parole éternelle de Dieu, et aussi comme Celui qui est la lumière. Avec ces mots à la fois merveilleux et dramatiques : "La lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l'ont pas reçue" (Jn 1.5).

J'imagine un voyageur égaré en pleine nuit, dans une immense forêt. Pas de route ; à peine quelques sentiers tortueux. Soudain, derrière les arbres, il aperçoit une lueur, celle d'une maison. Enfin quelqu'un ! Du feu, une chaise, une table, de la soupe, un lit... Mais ce voyageur est un malfaiteur. Et le voilà partagé : s'approcher, toquer à la porte, demander de l'aide ? Ou au contraire faire demi-tour et s'éloigner sans bruit ? La lumière attire, mais elle peut aussi faire peur. Ainsi en est-il avec ce verset.

Au chapitre 3 de Jean, Jésus explique pourquoi les hommes, tout en ayant besoin de Dieu et de son amour, craignent de s'approcher de lui. Ce n'est pas parce que c'est compliqué ; c'est parce que "leurs actes étant sombres, ils préfèrent l'ombre à la lumière" (Jn 3.19 – je le dis avec mes mots). Ils n'aiment pas l'ombre, mais ils préfèrent l'ombre à la lumière... Si vous allez à des noces et qu'en y allant, vous tombez dans la boue, vous préférerez rester à la cuisine que d'entrer dans la salle des convives. Et si vous voulez qu'on vous donne un vêtement propre, il faudra d'abord accepter qu'on vous voit avec vos vêtements souillés...

2. L'humilité précède la goire

Il est difficile d'accepter de paraître devant les autres tels que nous sommes. Pourtant, c'est ce à quoi nous sommes appelés en tant que chrétiens. "Confessez donc vos péchés les uns les autres afin que vous soyez guéris". L'expression "afin que vous soyez guéris", évidemment retient notre attention.

Ce qui est curieux, c'est qu'avec l'onction d'huile (juste avant), le verbe guérir n'apparaît pas. On a le verbe sauver (dans le sens de secourir) : "La prière de la foi sauvera le malade" ; on a le verbe relever : "Le Seigneur le relèvera" ; et on a le verbe pardonner : "Si le frère ou la soeur qui a demandé l'onction d'huile a commis des péchés, il lui sera pardonné". Le but, nous l'avions dit, n'est pas seulement d'aller mieux. Le but est d'être restauré dans la foi pour servir le Seigneur et les frères avec un esprit renouvelé.

Et juste après le passage de l'onction d'huile, il y a cette parole que nous recevons aujourd'hui : "Confessez donc vos péchés les uns aux autres afin que vous soyez guéris". Là, il n'est plus question de personnes malades ou épuisées, mais de tout le monde, puisqu'il est écrit : "Confessez donc vos péchés les uns aux autres". Les uns aux autres, c'est tous, sans exception. Le pasteur aussi ? Le pasteur aussi.

Le mot 'donc' ("Confessez donc vos péchés...") montre qu'il y a un lien avec ce qui précède. La perspective est la même : c'est d'être en mesure de servir le Seigneur et les frères avec un esprit renouvelé, heure après heure, jour après jour.

3. Découvrir Dieu et mon péché

C'est encore Jean, dans sa 1ère lettre, qui explique cela. Nous y lisons que "Dieu est lumière, et il n'y a pas en lui de ténèbres" (1 Jn 1.5). Et juste après : "Si quelqu'un dit qu'il n'a pas de péché, c'est un menteur". Qu'apprenons-nous là ? Que s'approcher de Dieu suppose une double révélation : celle de la sainteté de Dieu et celle de mon péché.

On se souvient de Pierre après la pêche miraculeuse : "Quand il vit cela, Simon Pierre tomba aux genoux de Jésus, et dit : Seigneur, retire-toi de moi, parce que je suis un homme pécheur" (Lc 5.8). Ce fut également l'expérience du brigand repentant sur la croix : "Pour nous, c'est justice, car nous recevons ce qu'ont mérité nos crimes ; mais celui-ci n'a rien fait de mal" (Lc 23.41). On se souvient aussi de la manière avec laquelle Martin Luther résume l'Evangile : "Dieu déclare juste celui qui se déclare pécheur !". C'est la vie dans la lumière qui commence ! C'est aussi la marche dans la lumière, c'est-à-dire pas seulement une fois, mais tous les jours.

4. Quel rapport avec la guérison ?

"Afin que vous soyez guéris". On se souvient des paroles de Jésus au paralytique : "Mon enfant, tes péchés te sont pardonnés" (Mt 9.2). Il n'était pas venu pour cela ; mais c'est ce que Jésus lui dit. Etre paralysé, c'est grave et cela empêche d'avancer ; mais le péché est plus grave encore et empêche aussi d'avancer ! Le péché qui n'est pas mis en lumière, c'est ce qui nous paralyse ! Il y a des personnes qui découvrent cela quelques jours avant de mourir seulement... C'est dommage.

La marche dans la lumièren'est pas une manière de vivre très prisée. On préfère largement préserver la sphère privée. "Cela ne regarde que moi". Ma maison, mon couple, mes enfants, mon argent, mes péchés...

Bien sûr, ce qui est à moi est à moi : c'est à moi de le gérer, pas aux autres. Pourtant, l'apôtre écrit : "Confessez vos péchés les uns aux autres et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris" (v. 16). Il faut comprendre que la notion de guérison, ici, concerne le péché tout autant que la maladie ; tout ce qui dévie, y compris les mauvaises doctrines, tout ce qui nous éloigne de la voie de Dieu.

"Confessez donc vos péchés...". Cela signifie que si on ne le fait pas, il manquera des guérisons, des délivrances, des relèvements... Cela signifie que si on ne le fait pas, les choses resteront en l'état : malgré la lecture de la Bible, malgré les prières, malgré les prédications... Comme nous sommes aujourd'hui, nous serons encore demain et dans 10 ans. Nos paroles ne seront pas confirmées par des changements dans nos vie. Alors on dira que l'Evangile n'est pas puissant ! Il l'est, mais cela nécessite que nous marchions dans la lumière (Mt 3.4-6). Qu'est-ce que cela implique ? Que je sois capable de reconnaître mon péché, sans l'excuser, devant un frère ou une soeur, chaque fois que cela est nécessaire.

5. Marcher dans la lumière

Nous parlons facilement du péché des autres, reconnaissons-le. Pour les nôtres, nous sommes plus discrets. Plus pudiques. Est-ce juste ? La pudeur, c'est bien ; la dissimulation c'est moins bien, car c'est une forme de mensonge (1 Pi 2.1)

- Comment ça va ? - Oh ! Bien... En fait, cela ne va pas bien. On a donc menti.

J'imagine un dialogue :

- Marcher dans la lumière, c'est quoi ?

- C'est reconnaître ouvertement une faute quand le Seigneur me la révèle.

- Ouvertement ? - Oui.

- Cela veut dire quoi ? - Cela veut dire de manière précise, à haute voix, devant le Seigneur ; et aussi, parfois, devant les autres.

- Devant les autres ? - Oui.

- Mais pas n'importe comment ! - Bien sûr que non. Du coup, on ne le fait jamais ! Or, Jacques écrit : "Confessez vos péchés les uns les autres et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris" – c'est-à-dire relevés pour marcher dans la foi !

Frères et soeurs, ce qui est caché peut-il être guéri ? Avons-nous encore un tel amour propre ? une telle image de nous ? un tel honneur à défendre ?

Dans un couple, si au lieu de voir les fautes et les manquements de l'autre, chacun dit ouvertement les siens... vous ne croyez pas qu'il y aura des guérisons ? Et entre frères et soeurs dans la famille ! Et entre parents et enfants ! Et entre frères et soeurs chrétiens ! Le premier qui reconnaît son péché, n'introduit-il pas la dimension de la grâce qui guérit ? La plupart des Réveils sont nés comme cela. C'est l'amour de la Vérité ; c'est la vérité de l'Amour !

Si quelqu'un d'entre nous peut dire à un autre : - "Voilà le péché contre lequel je lutte en ce moment", c'est cela l'amour de la Vérité ; et la vérité de l'Amour ! C'est aussi la différence entre l'Eglise de Jésus-Christ et une association sympathique.

C'est aussi ce qui permet de vivre ce dont parle la fin de notre texte : "Mes frères, si quelqu'un parmi vous s'est égaré loin de la vérité, et qu'un autre l'y ramène, qu'il sache que celui qui ramènera un pécheur de la voie où il s'était égaré sauvera une âme de la mort et couvrira une multitude de péchés" (5.19-20).

Cela non plus nous ne le faisons pas (ou mal). Pourquoi ? Parce que l'étape qui précède, c'est celle d'avoir reconnu ouvertement mon propre péché.C'est la dynamique de la poutre et de la paille. Si mon péché a été mis en lumière et que j'en suis guéri (c'est plus que pardonné), alors je peux, avec humilité et amour, sans esprit de jugement, rejoindre un frère ou une soeur qui est en difficulté avec son propre péché. Pour l'aider, de la part du Seigneur.

En vérité, chaque fois qu'un chrétien rencontre un autre chrétien, la tentation du péché devrait s'éloigner de lui. Jésus a prié pour cela ! Demandons à Dieu de nous donner cette liberté de marcher dans la lumière, afin que nous soyons guéris. Simplement pour aller mieux ? Non, pour servir le Seigneur et les frères.

 

Ch. Nicolas

 

 

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