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Le blog de Charles Nicolas
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  • Dans une société déchristianisée où les mots perdent leur sens, où l'amour et la vérité s'étiolent, où même les prédicateurs doutent de ce qu'ils doivent annoncer, ce blog propose des textes nourris de réflexion biblique et pastorale.
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24 mai 2023

Nos légères afflictions

 

43. Nos légères afflictions

Pourquoi l'apôtre Paul dit-il : Nos légères afflictions du temps présent ? (2 Co 4.17). Ces afflictions étaient-elles légères ? Pas du tout ! Il vient d'écrire : Nous sommes pressés de toute manière, dans la détresse, abattus, persécutés (4.8-9). Il va dire juste après : C'est pourquoi nous gémissons dans cette tente, désirant revêtir notre domicile céleste (5.2). Non, les souffrances de Paul et de ses compagnons n'étaient pas légères. Elles étaient simplement légères comparées de la gloire à venir (4.17).

Cela nous montre le changement qu'opère le fait d'avoir ou pas une espérance, cette ancre de l'âme, solide et sûre, qui pénètre au-delà du voile, où Jésus est entré pour nous comme précurseur (Hé 6.19).

Cela confirme aussi que, comme pour la température extérieure, le ressenti peut varier d'une personne à l'autre, en fonction de divers paramètres (la force du vent, l'état de faiblesse...). Il en est ainsi pour le ressenti de la douleur (ou du sentiment de solitude). La même douleur sera notée à 4/10 par une personnes bien portante et à 8/10 par une personne dépressive.

Il y a quelques jours, l'émission Répliques (Alain Finkielkraut sur France-Culture) avait pour thème : La vertu du courage. Je retranscris les trois premières phrases en introduction de l'émission : Par la grâce d'une naissance tardive, selon la formule d'Helmut Kohl, nous n'avons pas connu ce que Georges Perec a appelé ''l'Histoire avec une grande hache''. Quand je dis 'nous', je veux parler des boomers, de leurs enfants et de leurs petits enfants. Ces générations, par delà les conflits qui les opposent, ont ceci de commun : elle ont été dispensées, jusqu'à présent, à de très rares exceptions près, de l'épreuve du courage1.

Je suis en train de lire le livre de Jean-François Braunstein : La Religion Woke (Grasset, 2022). Je le cite : La seule vision de l'avenir humain est celle de l'écoféminisme, qui s'est agrégé au sein de la nébuleuse woke. La jeunesse semble embrasser majoritairement ce point de vue puisqu'un sondage fait en 2021 auprès de 10 000 jeunes de 16 à 25 ans dans le monde entier, établit que 75 % d'entre eux ont peur de l'avenir (...) Une pétition est lancée en 2018 par Aurélien Barrau et Juliette Binoche, sous le titre « Le plus grand défi de l'histoire de l'humanité » : ''Nous vivons un cataclysme planétaire. Au rythme actuel, dans quelques décennies, il ne restera plus rien''. La marque tangible de cette inquiétude est l'apparition d'une nouvelle maladie mentale, l'éco-anxiété (...) D'une certaine manière, tout peut [nous] agresser, car il faut tenir compte non pas des agressions réelles, mais aussi et surtout des agressions 'ressenties'. Tout peut alors être considérer comme une agression (...) La culture de la victimisation est encouragée par la bureaucratie universitaire travaillée par l'idéologie du 'care', du soin. Le terme qui est apparu pour désigner ces wokes fragiles est celui de « flocon de neige ».

Au fil de la progression de ce qu'on appelle la 'féminisation des pratiques', des psychologues pointent le danger de la sur-protection des enfants qui, à force d'être dorlotés deviennent de plus en plus fragiles. Conséquence, nos sociétés sont de plus en plus des sociétés de la plainte et de la demande de soins. Nous voyons cela tous les jours ou presque.

Est-il interdit de gémir ? Certes pas. J'ai cité ce qu'écrit l'apôtre Paul : Nous gémissons dans cette tente, désirant en revêtir une meilleure, c'est à dire une céleste. Cela s'appelle l'espérance. C'est elle qui fait la différence et qui permet à Paul d'écrire : Nous sommes pressés de toute manière, mais non réduits à l'extrémité ; dans la détresse, mais non dans le désespoir ; persécutés, mais non abandonnés ; abattus, mais non perdus(2 Co 4.8-9). Je retranscris ces deux versets dans une autre version (Semeur), cela vaut la peine : Nous sommes accablés par toutes sortes de détresses, et cependant jamais écrasés. Nous sommes désemparés, mais non désespérés ; persécutés, mais non abandonnés ; terrassés, mais non pas anéantis.

Cela me fait beaucoup réfléchir.                                                                 Ch. Nicolas

 

Note :

1 https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/repliques/la-vertu-du-courage-8622355

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