Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le blog de Charles Nicolas
Le blog de Charles Nicolas
  • Dans une société déchristianisée où les mots perdent leur sens, où l'amour et la vérité s'étiolent, où même les prédicateurs doutent de ce qu'ils doivent annoncer, ce blog propose des textes nourris de réflexion biblique et pastorale.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Pages
Newsletter
103 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 87 529
13 février 2023

L'universalisme républicain (Un peu de sel s'il vous plaît n° 30)

 

30. L'universalisme républicain

Certains se réfèrent aujourd'hui à l'universalisme républicain comme d'autres se réfèrent à la Bible. Un jour, il y aura des étincelles.

De quoi s'agit-il ? Il s'agit de considérer que la République (qui est une construction politique) et ses valeurs sont universelles. Parmi ces valeurs, on peut bien-sûr citer la liberté, l'égalité, la fraternité, mais aussi l’indivisibilité (la République est Une) et la laïcité. Personne n'est vraiment contre ces valeurs. Le problème, c'est que chacun peut leur donner à peu près le sens et la portée qu'il veut. La notion d'universalisme est donc relativement abstraite.

La nation devient l'espace qui permet l'exercice concret d'un idéal. Pour l'universalisme républicain, par exemple, l'identité qui prévaut est la citoyenneté, ce qui a fait dire à Danton, à la tribune de la Convention en 1793, que les enfants appartiennent à la République avant d'appartenir à leurs parents.

Vu de l'étranger, l'universalisme républicain tel qu'il est promu en France est apparenté à une religion (l'expression « républicanisme transcendantal » est utilisée) dont la thèse centrale est que l'égalité, en voulant supprimer les discriminations, suppose l'abandon des particularités. D'où la question : union ou uniformisation ?

Pour Louis-Georges Tin, l'universalisme n'est pas une spécificité française, c'est une spécificité des élites françaises. Il décrit l'universalisme comme une coquille vide dans laquelle on peut mettre tout et n'importe quoi. Même les totalitarismes se réclament de l'universel.

Aimé Césaire n'est pas mon auteur de chevet. Ce qu'il dit sur l'universalisme (en 1956) est néanmoins intéressant :Je ne m’enterre pas dans un particularisme étroit. Mais je ne veux pas non plus me perdre dans un universalisme décharné. Il y a deux manières de se perdre : par ségrégation murée dans le particulier ou par dilution dans l’ « universel ». Ma conception de l’universel est celle d’un universel riche de tout le particulier, riche de tous les particuliers, approfondissement et coexistence de tous les particuliers. Alors ? C’est ici une véritable révolution copernicienne qu’il faut imposer, tant est enracinée en Europe, et dans tous les partis, et dans tous les domaines, de l’extrême droite à l’extrême gauche, l’habitude de faire pour nous, l’habitude de disposer pour nous, l’habitude de penser pour nous, bref l’habitude de nous contester ce droit à l’initiative dont je parlais tout à l’heure et qui est, en définitive, le droit à la personnalité.

_________________________

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité