Noël ?! (Un peu de sel s'il vous plaît n°25)
Noël ?!
Maintenant que je ne risque plus grand chose, je peux parler un peu de Noël.
Qu'en faire ?! Je me demande si ce n'est pas la période de l'année pendant laquelle, paradoxalement, les hommes sont le plus éloignés de Dieu et du message de l'Evangile.
La frénésie commerciale, les Pères Noël avec l'habit rouge et la barbe blanche, les guirlandes illuminées, les sapins, le houx, le gui, les paquets cadeaux, les appels financiers des ONG et associations caritatives, la musique dans les hauts-parleurs des rues, les réveillons, les bûches de Noël, les papillottes (avec pétard ou avec blagues), les cultes de Noël, les saynettes avec les enfants, les cantiques de Noël, les dindes farcies, le champagne, les chansons de Tino Rossi, les programmes à la télévision...
Je me demande si les chrétiens ont raison de tenter encore de christianniser, tant bien que mal, cette fête païenne. Bien-sûr, tout n'est pas mauvais là dedans. La crèche, les cantiques de Noël, c'est bien ! Encore que... Tout cela est tellement revêtu de sentimentalité que je me demande si, in fine, nous n'assistons pas, chaque année, à une grande infantilisation du message de l'Evangile ; si cela ne contribue pas, chaque fois, à discréditer un peu plus ce que croient les disciples de Jésus. Noël pour les enfants, Noël pour rêver, Noël pour faire la fête, Noël pour faire semblant... Bonnes fêtes ! (au pluriel).
Je me demande aussi si ce n'est pas, d'une manière ou d'une autre, la période la plus triste de l'année. Je sais bien que c'est le cas pour pas mal de personnes, en tout cas.
Quelqu'un dira peut-être : Celui-là, il n'est pas content que tout le monde soit content !
D'abord, je ne suis pas certain que tout le monde soit content à Noël. Ensuite, je ne rejette pas tout en bloc : je m'interroge, j'ai des doutes, je cherche le sens de tout cela et je ne le trouve pas vraiment. Enfin, je me dis que si les chrétiens désirent être plus crédibles dans leur témoignage, ils ont certains choix à faire.
Pour moi, à Noël, c'est de la tristesse en habits de fête. Je ne dis pas que j'ai raison. C'est peut-être moi ? Peut-être. Je pense à un rendez-vous manqué. Je pense à une voix qui crie dans le désert...
On attribue à un mystique allemand du 17ème siècle, Angélus Silésius, l'affirmation suivante : Jésus pourrait naître mille fois en la crèche, tu seras éternellement perdu s'il ne naît pas dans ton cœur. Ch.N.
Décembre 2022
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