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Le blog de Charles Nicolas
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  • Dans une société déchristianisée où les mots perdent leur sens, où l'amour et la vérité s'étiolent, où même les prédicateurs doutent de ce qu'ils doivent annoncer, ce blog propose des textes nourris de réflexion biblique et pastorale.
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8 décembre 2022

Participer à la cène, à quel âge ?

 

Baptiser les enfants entre 5 et 15 ans ? Et la cène ?

Simples notes

Ma première remarque est pour dire que la question du baptême devrait être perçue comme une question non pas secondaire mais seconde, sauf à tomber dans une sorte de sacramentalisme pédobaptiste ou baptiste1.

Cela signifie-t-il qu'on peut faire n'importe quoi ? Bien sûr que non. En un sens, l'expression de la foi (notamment par le baptême et la cène) fait partie de la foi (Ro 10.9-10). Cela est donc constitutif du cadre de l'alliance dans lequel la foi va grandir.

Il me semble que la démarche collégiale des anciens doit concilier la discipline et la responsabilité. La discipline préserve du risque de l'acception de personnes (Jc 2.1 ; 1 Pi 1.17) sur la base des sentiments, etc. La même règle pour tous. Par exemple : pas avant 12 ans. La responsabilité est celle du discernement. Chaque cas doit être examiné individuellement, tout en tenant compte de règles communes qui préservent la paix de la communauté.

Il faut reconnaître que la Bible reste plutôt silencieuse au sujet de l'âge des disciples. Il convient donc de s'accorder sur une discipline qui ait du sens qui ne soit ni trop sévère ni trop laxiste2. Une discipline demande à chacun de faire un effort. Par exemple demander à un enfant qui confesse la foi d'attendre d'avoir 12 ans ne devrait pas être préjudiciable. Savoir attendre fait partie de la vie chrétienne, à la maison comme à l'église (et ailleurs). Tout tout de suite n'est pas une bonne école.

Mon avis est qu'une période d'abstention devrait être mise en place pour les enfants de 3 à15 ans3. Plusieurs disent de moins de 12 ans4.

Pourquoi cette période d'abstention ? Plus un enfant est petit, plus le risque de mimétisme est grand, dit-on. C'est vrai ; mais nous savons que ce risque existe aussi chez les adultes (cf. les campagnes d'évangélisation de Billy Graham). Toujours est-il qu'entre 3 et 15 ans, un enfant est susceptible de recevoir tellement d'influences extérieures sans que son jugement soit encore en mesure de s'exercer (Es 7.15-16).

La question qui devrait se poser est celle de l'incitation : d'où vient-elle ? Des parents, des camarades, d'un temps fort à la fin d'un camp, du Seigneur ? Ne pas toujours reporter à plus tard ; ne pas agir avec précipitation5.

Il est vrai que toute discipline paraît négative dans un premier temps. Mais elle est aussi une épreuve (un test) pour la foi, dans le sens pédagogique et positif du terme. Il me semble qu'on peut demander à un enfant d'attendre sans qu'il en déduise qu'on le met de côté. Il y a d'autres manières de valoriser la démarche d'un enfant ! Laissons-lui de la place ; ne considérons pas qu'il n'est capable que de jouer. Le Saint-Esprit peut bien agir dans son cœur, avec ou sans baptême6.

En un sens, la règle pour un enfant ne devrait pas tellement différer de celle appliquée à un adulte. Un jeune enfant n'a peut-être pas tout compris ; et un adulte nouvellement converti ? Un enfant n'est pas immédiatement obéissant ; et un jeune chrétien ? N'y a-t-il pas une discipline et un discernement à exercer dans les deux cas ? On ne demande pas pour être baptisé d'avoir le Bac – ni même de savoir lire, d'ailleurs (cf. chez les gens du voyage).

On demande une compréhension minimale mais suffisante de ce qu'est le péché (mon péché), de la rédemption (la personne de Christ, la croix, la résurrection) et de la marche chrétienne (obéissance de la foi, dimension communautaire, capacité à témoigner). On demande aussi la sincérité dans la démarche. Du cœur, Dieu seul juge7.

Et le repas du Seigneur ? Il me semble que la logique est la même. La différence est que le baptême est vécu une seule fois, tandis que la cène ponctue la vie de l'église régulièrement8. Dans les années 80, l'habitude a été prise dans les églises luthéro-réformées d'accueillir les enfants à la cène, en prenant pour modèle le peuple d'Israël en Egypte et dans le désert. Les enfants font partie du peuple de Dieu (ce qui est vrai). L'apôtre Paul met quand même l'accent sur un discernement nécessaire, comme pour le baptême finalement.

Là aussi, l'enfant doit pouvoir attendre sans se sentir rejeté (il faut y veiller). Sans avoir à attendre indéfiniment non plus. Père, n'irritez pas vos enfants ! (Ep 6.4), c'est-à-dire : Ne les découragez pas.

Enfin, l'amour a souvent été mis en avant pour aller dans le sens de l'accueil. C'est bien. La sainteté ne doit pas être laissée de côté. Ne soyons pas légers.

Ch. Nicolas

Ce message est le 300ème de ce blog.

_______________

Notes.

1 Chaque fois que le mot baptême est employé dans un sens fort (Ro 6.3 ; Ep 4.5...), ce n'est pas du baptême d'eau qu'il s'agit, mais du baptême en Christ, de notre union avec lui par la foi. Jésus n'a baptisé personne ; Paul presque

personne (1 Co 1.16), bien qu'il fut un pionnier. Cela devrait nous faire réfléchir.

2 Il y a une discipline pédobaptiste qui est respectable et qui doit être respectée : elle consiste à donner le signe d'appartenance à l'alliance aux enfants dont un des deux parents au moins est un membre communiant (Cf. 1 Co 7.14). Il y a aussi une discipline crédobaptiste, qui n'est pas plus facile à appliquer : conversion authentique ou pas ?

Combien de temps après la conversion (3 heures, 3 mois ou 3 ans ) ? A quel âge pour les enfants de chrétiens qui n'ont jamais renié le Seigneur ?

3Je dis de 3 à 15 ans car je n'exclus pas la pratique du baptême d'un tout jeune enfant dont un des deux parents au moins est un chrétien qui participe au repas du Seigneur.

4 Ma fille Lydie a été baptisée à 12 ans. Mais elle pleurait silencieusement pour prendre la cène et elle priait

régulièrement à haute voix pendant le moment de prière libre lors des cultes. Toute l'assemblée était témoin de sa démarche personnelle, et personne n'a dit que c'était parce que c'était la fille du pasteur.

5 J'ai vu des baptêmes d'adolescents immatures à la fin de camps d'été qui ressemblaient à pas grand chose. Du coup, tous les enfants voulaient être baptisés. Qu'en penseront-ils quand ils auront 18 ou 20 ans ? Certains penseront qu'on a abusé d'eux, d'autres demanderont à être rebaptisés...

6 Polycarpe de Smyrne (69-155 ap. J.C.) peut dire, alors qu'on lui demande de renier sa foi : Il y a 80 ans que je sers Jésus et jamais il ne m'a déçu. Pourquoi devrais-je le renier ? (Mais il ne parle pas de baptême).

7La question du mode de baptême (aspersion ou immersion) est seconde. L'immersion est plus parlante, mais elle n'est pas plus efficace ! L'immersion exprime mieux la mort à soi-même et l'union avec Christ. L'aspersion est symbolique, comme le sont la bouchée de pain ou la gorgée de vin que l'on prend pour la cène.

8N'oublions pas la cène dans les maisons pour ceux ou celles qui ne peuvent plus se joindre aux rassemblements de l'église.

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Commentaires
C
Merci beaucoup pour cette petite étude et ses notes, toutes plus équilibrées les unes que les autres. <br /> <br /> <br /> <br /> Je souhaiterais trouver le temps de réfléchir aussi à tout ce que tu as mis en ligne ces derniers mois. Mais les jours défilent à une telle allure... et sont déjà si remplis. Je ne désespère pas !
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