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Le blog de Charles Nicolas
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  • Dans une société déchristianisée où les mots perdent leur sens, où l'amour et la vérité s'étiolent, où même les prédicateurs doutent de ce qu'ils doivent annoncer, ce blog propose des textes nourris de réflexion biblique et pastorale.
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10 octobre 2022

Le rôle de la femme dans l'Eglise (3)

 

 

Le rôle de la femme dans l’Eglise

Nous avons vu que pour ce qui est de la création à l'image de Dieu, de la vocation à 'dominer' la terre, des conséquences de la Chute, de la portée de la Rédemption, de la Foi, de l'Espérance, de l'Amour, du Saint-Esprit, de la responsabilité du témoignage et de l'édification de l'Eglise... il n'y a pas de différence entre les hommes et les femmes.

II. Des différences cependant1

Le mot 'différence' est parfois entendu comme un point d'honneur, et parfois comme une discrimination, presque comme une insulte. Cela s'explique sans aucun doute par un certain nombre de craintes que l'on peut comprendre jusqu'à un certain point. Mais est-il nécessaire pour autant de tout uniformiser ? Nous ne voyons pas cela dans l'Ecriture.

Comme nous l'avons vu, le premier récit de la Création (Genèse 1) n'établit pas de différence entre l'homme et la femme. Le second récit de la Création (Genèse 2) établit à la fois des similitudes et des différences ; et cela est confirmé avec le récit de la Chute et de ses conséquences (Genèse 3).

a. Le second récit de la Création (Gn 2) dit aussi l'égalité, nous l'avons vu : pour être le vis-à-vis de l'homme, la femme doit être semblable à lui (v. 18) ; on peut aussi traduire : être sa pareille, de manière à lui correspondre (v. 24). Mais une différence est également affirmée sans ambiguïté : l'homme (ish) est créé en premier, la femme (isha) est créée en second, pour lui. L'apôtre Paul rappellera cela à deux reprises (1 Co 11.8-9 ; 1 Tm 2.13).

b. 1 Corinthiens 11. Il y a là la dimension d'un mystère qui a un rapport avec Dieu2 : Je veux cependant que vous sachiez que Christ est le chef (képhalé, la tête) de tout homme(andros), que l'homme est le chef de la femme (gynê), et que Dieu est le chef de Christ(1 Co 11.3).

La femme a-t-elle besoin d'un prêtre-homme pour avoir une relation avec son Seigneur ? Pas du tout ! Il n'empêche qu'un ordonnancement est affirmé, qui ne peut pas être considéré légèrement. L'apôtre Paul parle de cela pour que les choses se passent convenablement dans les églises, et il ajoute : Si quelqu'un se plaît à contester, nous n'avons pas cette habitude, les églises de Dieu non plus (11.16)3.

Dans ce passage, l'apôtre ne dit pas que les femmes doivent s'abstenir de prendre la parole dans l'Eglise (position conservatrice restrictive) ; il ne dit pas non plus qu'elles peuvent le faire en tous point comme les hommes (position égalitariste) ; il dit qu'elles peuvent le faire en portant la marque d'une différence. Quelle différence ? L'homme n'a pas été tiré de la femme, mais la femme a été tirée de l'homme ; et l'homme n'a pas été créé à cause de la femme, mais la femme a été créée à cause de l'homme (11.8-9). Comment le savons-nous ? Par la révélation-écrite de Dieu !

En d'autres termes, les rôles peuvent être similaires, mais ils ne sont pas en tous points équivalents. Cela est-il culturel ? Non, c'est en lien avec la Création4. Or, la Création est et demeure le premier témoignage de la perfection de Dieu (Gn 1.31 ; Ps 19 ; Jn 1.1-5 ; Ro 1.20-23 ; 1 Co 11.14-15), même si le péché l'a gravement perturbée.

Puisqu'il est question de prophétiser, dans ce passage, et que cela est en lien direct avec notre sujet, il faut rappeler ce qu'est la prophétie : c'est une parole dans le but d'édifier (oikodomia = affermir l'unité spirituelle, comme on bâtit une maison, oikos), d'exhorter (paraklêsis = encourager à l'obéissance de la foi, mais aussi réconforter, défendre, soutenir, à la manière d'un avocat) et de consoler (paramuthéomai = avertir, encourager, consoler). Cf. 1 Co 14.3.

Toute femme chrétienne peut prophétiser, chez elle ou dans le cadre de l'église. Mais l'ascendant qu'elle pourrait prendre en le faisant doit être limité par une marque de l'autorité dont elle dépend (11.5, 10).Paul parle de l'autorité des hommes5, ici. Et les hommes ? Toute leur attitude doit témoigner de leur soumission à l'autorité du Seigneur. S'il en est ainsi, tout sera bien, à la maison comme dans l'Eglise

En rappelant dans ce passage que tout homme est né d'une femme (11.12), Paul met le doigt sur un point sensible : toute femme, étant potentiellement mère, possède un ascendant naturel sur les hommes. De manière tout à fait pragmatique, cela signifie que si cet ascendant n'est pas limité, il est susceptible de faire régresser l'homme (le ramener à son statut d'enfant)6. Cette régression, que l'on constate assez souvent de nos jours, génère soit l'irresponsabilité (des hommes) soit la violence7. Cela n'est bon pour personne.

c. 1 Timothée 2. Ici, l'apôtre interdit (je ne permets pas, v. 12) que les femmes enseignent et prennent autorité sur les hommes (andros). L'explication, tant théologique que pragmatique, a été donnée ci-dessus.

La difficulté est de bien comprendre ce que signifie enseigner et prendre autorité. Les femmes peuvent prophétiser ; il s'agit donc d'autre chose. Par ailleurs, nous avons vu qu'une femme fidèle n'est pas dépourvue d'autorité : ce qu'elle dit devrait être écouté. Cependant la prophétie, aussi utile qu'elle soit, n'est pas une prise d'autorité. L'enseignement oui. Le verbe didaskôparle d'un enseignement qui indique la marche à suivre, la direction, d'une manière décisive. C'est la part des bergers qui marchent devant. C'est la part des anciens et des pasteurs : ils dirigent et enseignent (1 Tm 5.17).

Les femmes en sont-elles capables ? La réponse est oui. Il y a des circonstances où des femmes enseignent et même dirigent. Dans cette même lettre à Timothée, Paul parle des femmes qui dirigent leur maison (1 Tm 5.14). Or, l'église est le prolongement de la maison (diriger sa maison et prendre soin de l'Eglise de Dieu - 1 Tm 3.5). Nous voyons des femmes enseigner d'autres femmes (Ti 2.3-5), enseigner des enfants (2 Tm 1.5), et même une femme enseigner un homme (un futur enseignant), accompagnée de son mari (Ac 18.26). Les femmes ne sont pas moins intelligentes et, aujourd'hui, ne sont pas moins cultivées que les hommes. Il ne s'agit donc pas d'une question d'aptitude8.

Si une limite est posée, à un certain moment, c'est pour une question de posture plus que de capacité9. L'interdiction, pourrait-on dire, est formelle sans être absolue. Ainsi, je peux faire mienne cette formulation d'Henri Blocher : Dieu appelle ordinairement des hommes à exercer le ministère pastoral, extraordinairement des femmes.

d. 1 Thessaloniciens 2. Aux v. 7 à 12, Paul décrit son ministère d'apôtre en le comparant tour à tour à celui d'une mère, puis à celui d'un père. Les deux. Cela confirme le principe selon lequel le modèle pour l'Eglise (et pour les ministères), c'est la maison (1 Tm 3.5). C'est important. Nous l'avons vu, le rôle des mères est sollicité, comme celui des pères. Le commandement d'honorer son père et sa mère le dit sans ambiguïté (Ep 6.1-3).

Ces rôles sont-ils pour autant interchangeables ? Non.

Dans notre passage, la vocation maternelle est associée à l'attachement, à l'affection, au fait de prendre soin et au désir de pourvoir aux besoins. Tout cela est vital.

La vocation paternelle est associée à l'exhortation, à l'encouragement, à l'adjuration à marcher d'une manière digne de Dieu. C'est vital aussi, sur un autre plan. Nous pourrions commenter cela longuement.

Ces rôles sont-ils exclusifs ou cloisonnés ? Non. Ils sont cependant spécifiques et complémentaires. On a pu dire que le rôle maternel est plutôt horizontal et immédiat ; le rôle paternel étant plus vertical et projeté vers le futur. L'un est-il moins important que l'autre ? Non. Et les deux sont exercés comme un mandat venant de Dieu10.

 

III. Quels ministères, alors ?

Il faut d'abord rappeler que le mot ministère signifie exactement service11. A ce titre, il concerne tous les chrétiens, hommes et femmes12. Tous les chrétiens ? Oui tous, y compris ceux qui ont un engagement discret. Tous sont importants, tous sont interdépendants, tous puisent leur force dans la grâce de Dieu, tous mettent en œuvre le ou les dons accordés par le Saint-Esprit. A chacun la manifestation de l'Esprit est donnée pour l'utilité commune... Un seul et même Esprit opère toutes ces choses, les distribuant à chacun en particulier comme il veut (1 Co 12.7, 11. Cf. Ro 12.3-11 ; 1 Pi 4.10).

Cette compréhension responsabilisante, participative, a été restaurée à la Réforme avec l'expression : sacerdoce commun des croyants. Cependant, la Bible n'abolit pas pour autant les ministères spécifiques de direction, d'enseignement, d'autorité. Cela est visible en maints endroits. On peut citer 1 Co 12.27-28 : Vous êtes le corps de Christ et vous êtes ses membres, chacun pour sa part. Et Dieu a établi dans l'Eglise premièrement des apôtres, secondement des prophètes, troisièmement des docteurs, ensuite ceux qui ont le don des miracles, puis ceux qui ont le don de guérir, de secourir, de gouverner, de parler diverses langues. Tous sont-ils apôtres, tous sont-ils docteurs, tous ont-ils le don des miracles... ?

Il faut mentionner également Ephésiens 4.11-16 où les ministères de la Parole (apôtres, prophètes, évangélistes, pasteurs et docteurs) sont donnés à l'Eglise pour le perfectionnement des saints, c'est-à-dire pour que chacun et tous (hommes et femmes) entrent dans leur propre ministère, de telle sorte que l'Eglise puisse croître dans l'unité, dans la vérité et dans l'amour.

Quelqu'un dira peut-être que si Paul a exercé un ministère ayant les deux dimensions maternelle et paternelle, c'est que tout homme et toute femme sont à même d'en faire autant. Je ne le crois pas. En effet, le ministère d'apôtre revêt une spécificité : il s'exerce là où les autres ministères ne sont pas encore établis et, en un sens, il les contient tous, pour un temps. Quand les ministères locaux sont en place, notamment ceux d'anciens et de diacres13, l'apôtre s'en va. Cela est très visible à Ephèse (Ac 20.17-38).

On a souvent cité Galates 3.28 : En Christ, il n'y a ni homme ni femme. Dans ce passage, Paul ne parle pas des ministères mais de la position spirituelle que tout chrétien acquiert par son appartenance à Jésus-Christ. Le même Paul, ailleurs, donne des recommandations spécifiques aux maris et aux épouses (Ep 5.22, 25 ; Co 3.18-19) ou encore aux maîtres et aux serviteurs (Co 3.22-24). Il n'y a pas, là, de contradiction.

 

IV. Une aide semblable

Une aide qui lui corresponde (Gn 2.18). Nous avons vu que l'expression 'qui lui corresponde' atteste un principe d'égalité, de proximité14. Le mot 'aide' (hatsar en hébreu) évoque l'idée d'une assistance, d'un secours, d'un soutien. Ce mot n'a rien de péjoratif : Jusqu'ici l'Eternel nous a secourus ! (1 Sm 7.12).

Aider est si précieux, si noble, que celle qui aide doit être accueillie, encouragée, écoutée, protégée, honorée. C'est pour cela sans doute que Paul écrit que celui qui aime sa femme s'aime lui-même (Ep 5.28). Pas d'esprit de domination, ni d'un côté ni de l'autre.

En réalité, aider constitue une très grande responsabilité : avoir une motivation pure (sans arrière-pensée), être disponible (pas accaparée par soi-même), être compétente (dire la parole opportune, faire le geste opportun), avoir du discernement, une assise forte (gérer ses émotions...). Si un homme s'égare, comment la femme l'aidera-t-elle ? En disant oui, oui ? Elle devra dire non, pas par esprit d'insoumission, mais pour aider !

On comprend que cela peut n'être pas toujours aisé. Pierre en donne un bel exemple en évoquant la situation d'une épouse dont le mari est incrédule. Il met l'accent sur la conduite : une manière de vivre chaste et réservée (= pure et sensible), douce et paisible, qui est d'un grand prix devant Dieu (1 Pi 3.1-4). Est-ce un rôle mineur ? Loin de là. Il suppose la crainte de Dieu, mais aussi une grande assurance15 : sans vous laisser troubler par aucune crainte, dit Pierre aux femmes (3.6).

Qui est le plus grand : celui qui est aidé ou celui qui aide ? Cette question n'a pas de réponse, mais elle montre que si celui ou celle qui aide vient (en un sens) en second, son intervention est tout sauf secondaire. Sans aide, sans secours, comment faire ? Si nous comprenons cela, nous comprendrons sans doute comment la femme doit trouver et remplir sa vocation de manière juste, dans la maison comme dans l'Eglise16.

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Annexes 

1. L'homme n'est pas sans la femme

Le désir de l'autre. L'objectif de l'apôtre est de rappeler la manière de se conduire dans l'Eglise. Certains chrétiens s'étaient sans doute imaginés que, puisque « en Christ, il n'y a plus ni homme ni femme » (Ga 3.28), les différences entre les sexes étaient bel et bien abolies dans l'Eglise. On entend cela encore aujourd'hui. Paul rappelle qu'il n'en est rien. Au chapitre 11 de sa première lettre aux Corinthiens, il indique que l'ordonnancement de la création demeure17 et que la vocation de l'homme et de la femme ne sont pas en tous points identiques et donc interchangeables.

Son affirmation de la différence ici (11.3) est si forte qu'il semble craindre qu'elle soit retenue au détriment de l'égalité. C'est pourquoi aussitôt il corrige en quelque sorte et rappelle l'égalité. Ce qu'il dit est très beau : Toutefois, dans le Seigneur, la femme n'est pas sans l'homme, ni l'homme sans la femme. Car de même que la femme a été tirée de l'homme, de même l'homme existe par la femme et tout vient de Dieu (1 Co 11.11-12).

Paul fait apparaître ici une forme de symétrie dans l'interdépendance. Chacun a besoin de l'autre, c'est inscrit dans la profondeur de l'être, c'est la source du désir, de la fragilité et de la joie dans la rencontre. Dans le couple, mais pas seulement. Que dit l'apôtre ? Il se réfère au deuxième récit de la Création : la femme a été tirée du côté de l'homme. N'est-ce pas ce qui explique son désir de trouver son repos sur l'épaule d'un époux (cf. Ruth 1.9), à ses côtés, près du lieu d'où elle a été tirée ? L'origine de l'homme est d'un autre ordre : chaque naissance la rappelle car tout homme est né d'une femme. N'est-ce pas ce qui explique cette sorte de fascination que l'homme peut avoir pour le sexe féminin, ce lieu par où il a été introduit dans le monde et qu'il désire ?

La symétrie n'est pas parfaite (la création originelle et chaque naissance, l'épaule et le sexe), mais l'interdépendance et la réciprocité, elles, sont indiscutables.

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2. Un mandat venant de Dieu

Martin Luther parle admirablement de ce mandat confié par Dieu : C'est Dieu qui lange l'enfant et lui donne la bouillie, mais il le fait par les mains de la mère.

Jean Calvin exprime la même pensée, dans un style différent : Dieu met l'enfant dans les bras de la mère et dit : Prends soin de lui de ma part maintenant.

C'est l'esprit de service, avec une très grande dignité (de la part de Dieu).

Dévaluer ou tourner en dérision la vocation spécifiquement maternelle, c'est démontrer un réel manque d'intelligence. Il est vrai que cette fonction importe particulièrement quand l'enfant est jeune (c'est le creuset de sa personnalité), mais on peut ajouter que, si elle est appelée à évoluer, elle ne s'arrête jamais. Il en est de même pour les pères.

On doit préciser que toute femme est porteuse de cette vocation, d'une manière ou d'une autre, même celle qui n'a pas d'enfant, même celle qui est âgée. Il en est de même pour les pères. Paul n'appelle-t-il pas Timothée 'mon enfant' ? (1 Tm 1.1-2 ; 2 Tm 2.1. Voir aussi 1 Tm 5.1-2). Jean n'écrit-il pas : Petits enfants ! (1 Jn 2.1, 12 ; 2.18). Pourtant, ni l'un ni l'autre n’avait d'enfant !

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3. Les anciens et les diacres

La Réforme du 16ème siècle a restauré les ministères bibliques d'ancien et de diacre.

En adressant sa lettre à tous les saints qui sont à Philippes, aux anciens et aux diacres (Ph 1.1), Paul établit tout à la fois une mission commune pour tous et une responsabilité particulière pour certains.

Quand il précise à Timothée quelles sont les conditions requises pour être ancien ou pour être diacre (1 Tm 3.1-13), Paul mentionne la capacité à bien gérer sa vie personnelle et sa maison, de sorte à être des modèles pour tous18.

Le ministère d'ancien. La seule différence qui apparaît entre les anciens et les diacres est, pour les anciens, l'aptitude à enseigner. Le même Paul indique que si tous les anciens doivent être aptes à enseigner (dans le sens de communiquer le fondement, de donner la direction), certains parmi eux s'y consacreront tout particulièrement (1 Tm 5.17). Dans beaucoup d'églises, c'est là que se situe la distinction entre anciens et pasteurs. Les ministères de la Parole (Ep 4.11ss) sont des ministères d'ancien (1 Pi 5.1). Tous les anciens n'ont pas un “ministère de la Parole” ; tous ont une tâche de type pastoral. Le lien entre le ministère des anciens et les notions d'enseignement et d'autorité permet de dire que ce ministère est ordinairement confié à des hommes.

Le ministère des diacres est un ministère d'appui, d'assistance. Dans ce sens, il semble correspondre à la vocation des mères (1 Th 2.7-8). Il est évident cependant que des hommes sont appelés aussi au ministère de diacre.

Nous pouvons définir deux axes distincts pour cette assistance diaconale, en appui au ministère des anciens, pour que ceux-ci puissent se consacrer à leur tâche spécifique (Ac 6.2, 4) :

- l'axe logistique : secrétariat, communication, comptabilité, entretien des bâtiments, organisation pratique des rencontres, des événements, etc.

- l'axe de la communion, ce que Paul appelle l'assistance destinée aux saints (2 Co 9.1. Cf. Ro 12.13 ; Hé 6.10...). Cette assistance démontre que le ministère de l'Eglise ne peut consister en paroles seulement (1 Jn 3.17-18). Elle s'attachera particulièrement au soutien des membres âgés, malades, isolés et démunis de l'Eglise, de telle sorte qu'ils ne doutent pas de la communion fraternelle ni de l'Amour du Seigneur.

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4. L'image de Christ et de l'Eglise

L'apôtre Paul emploie le mot 'mystère' pour désigner la similitude entre le couple 'homme-femme' et le couple 'Jésus-Christ-Eglise' (Ep 5.32). Le premier forme une seule chair, le second un seul corps, sans confusion. Sans interchangeabilité : aussi étroite que soit l'union entre Christ et son Eglise, Christ ne devient pas l'Eglise et l'Eglise ne devient pas Christ. L'Eglise est la servante, en aucun cas le chef ; Christ est le chef... qui s'est fait serviteur. Le fait que Paul appelle cela un mystère devrait nous aider à accepter de ne pas le comprendre entièrement, à accepter de ne pas y toucher...

Qui médite cela sérieusement ne manque pas d'y trouver maintes instructions sur la manière de vivre sa vocation, qu'il soit homme ou femme. Si nous sommes attentifs, toujours nous verrons une similitude et une différence. Cela n'est pas culturel, c'est selon Dieu. Tenter d'altérer cela, n'est-ce pas bousculer le témoignage que le Seigneur a voulu ?

Le chrétien homme, en tant que membre de l'Eglise, est dans la position féminine de l'Epouse : il sait ce qu'est l'écoute, la soumission, le service, le désir de plaire. En cela, sa position est similaire à celles des femmes dans l'Eglise. Cependant, en tant qu'homme, il doit aussi assumer la position de Christ pour ce qui est de l'autorité et de l'Amour (avec la dimension du sacrifice). Est-ce facile ? Non. Il doit y être aidé. La chrétienne, soumise comme l'Eglise doit l'être, consent aussi à une forme de sacrifice, mais sur un mode différent. Il ne s'agit pas d'une soumission servile, parce qu'elle est aussi et d'abord une servante du Seigneur, parce qu'elle doit hériter (comme les hommes) de la grâce de la vie (1 Pi 3.7).

Ainsi, Jésus-Christ est-il un modèle pour tous et pour toutes, mais il l'est pour les hommes d'une manière particulière. Et les hommes, particulièrement, doivent refléter l'autorité et l'amour du Seigneur.

De même, l'Eglise en tant que corps de Christ est un modèle pour tous, mais elle l'est pour les femmes (et pas seulement les épouses) d'une manière particulière, de telle sorte que la conduite des femmes chrétiennes reflète ce que l'Eglise (hommes et femmes) doit vivre.

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Notes :

1 Les chrétiens qui considèrent qu'il n'y a plus aucune différence entre les hommes et les femmes sont appelés égalitaristes ; ceux qui pensent que des différences demeurent sont appelés complémentaristes.

2 Un mystère n'est pas forcément une chose à laquelle on ne comprend rien ; c'est une chose que l'on ne peut pas comprendre entièrement. Le mouvement égalitariste, actuellement, se fonde bien sûr sur les injustices subies pendant des siècles. Mais il y a une autre explication : le refus de la dimension de mystère et le refus de la transcendance.

3Le mot 'chef' résonne négativement... à cause des mauvais exemples. Il y a deux situations malheureuses : un mauvais chef, et pas de chef. Trouver du repos dans la maison d'un mari (Ruth 1.9) montre la valeur d'un bon chef.

4Si certains pensent que la psychanalyse ou la sociologie peuvent changer cela, ce n'est pas notre cas.

5Certains pensent que seules les femmes mariées devraient porter cette marque de soumission. Ce n'est pas mon avis.

6Sur ce passage, voir l'annexe 1 : L'homme n'est pas sans la femme.

7Genèse 3.16b, lu à la lumière de Gn 4.7, confirme cette compréhension.

8Et si un homme se trompe et qu'une femme s'en rend compte ? Elle peut exprimer clairement sa pensée (elle sera alors aidante), sans cependant prendre autorité.

9On pourrait illustrer cela en disant qu'un couple d'homosexuels peut éduquer des enfants aussi bien, voire mieux que bien des couples hétérosexuels. Cela ne rend pas pour autant l'homoparentalité normale.

10Voir l'annexe 2. Un mandat venant de Dieu.

11Ainsi, en 1 Co 12.5 : il y a diversité de services, mais le même Seigneur. Cela concerne tou(te)s les chrétien(ne)s.

12Il concerne aussi Jésus-Christ qui s'est fait serviteur. Il concerne également les magistrats, même quand ils ne sont pas chrétiens (Ro 13.4). Martin Luther, avec sa notion de vocation (beruf), regarde toute fonction (maternelle, paternelle, professionnelle, civique, culturelle...) comme un ministère dont on doit s'acquitter avec sérieux, avec conscience, comme pour le Seigneur (Co 3.23).

13Voir l'annexe 3 sur les anciens et les diacres.

14André Chouraqui traduit : une aide (tout) contre lui.

15Juste après, Pierre dit que les femmes sont un sexe plus faible (3.7). Le terme grec peut être traduit par : qui peut être bousculé plus facilement. Il est sage de le reconnaître, en sachant que les hommes peuvent être bousculés eux aussi !

16Voir l'annexe 4. L'image de Christ et de l'Eglise.

17Est-ce seulement l'ordre de la Création ? Ce passage se réfère aussi au rapport entre le Christ et Dieu (1 Co 11.3).

18 Cela ne concerne donc pas que les anciens et les diacres, et Paul écrira aux Thessaloniciens qu'ils sont tous devenus des modèles pour tous les croyants de la région ! (1 Th 1.6-7)

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