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Le blog de Charles Nicolas
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  • Dans une société déchristianisée où les mots perdent leur sens, où l'amour et la vérité s'étiolent, où même les prédicateurs doutent de ce qu'ils doivent annoncer, ce blog propose des textes nourris de réflexion biblique et pastorale.
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16 septembre 2022

Dieu, un père

 

 

Dieu, un père !

 

Deut 8.1-18 ; Mt 7.9-11 ; 1 Th 4.1

Un orphelin est un enfant dont les parents sont morts. Beaucoup de chrétiens vivent comme des orphelins. Je retiens 3 leçons de ce chapitre 8 du Deutéronome.

 

1. Garde-toi d'oublier l'Eternel ton Dieu

Garde-toi d'oublier l'Eternel ton Dieu, dit Moïse (8.11, 14). Pourquoi ? Parce que si tu l'oublies, tu n'as aucune chance de parvenir au but de ton voyage. Impossible !

Il n'y a pas que la Bible qui le dit. Les psychologues, les sociologues le disent aussi : si une population ou une personne oublie son origine et son histoire, elle se prive d'avenir1. Toutes les générations sont concernées, les personnes âgées, mais aussi les jeunes. Souviens-toi de ton Créateur pendant les jours de ta jeunesse, dit la Bible (Ec 12.1). Etre le fruit du hasard et de l'évolution n'offre pas du tout les mêmes perspectives qu'être créé par un Dieu personnel... Comment voulez-vous ne pas être anxieux ?!

Aujourd'hui, on se souvient de la création, mais on oublie le Créateur !

Garde-toi d'oublier l'Eternel ton Dieu. Dans notre texte, ce n'est pas seulement le Créateur qui parle, c'est le Rédempteur, celui qui délivre : Je suis l'Eternel ton Dieu qui t'a fait sortir du pays d'Egypte ! (5.6). C'est aussi Celui qui a fait la promesse : afin que vous entriez en possession du pays que l'Eternel a juré de donner à vos pères (8.1).

[Cela est en lien direct avec le 6ème commandement (5.16) : Honore ton père et ta mère, comme l'Eternel ton Dieu te l'a ordonné, afin que tes jours se prolongent et que tu sois heureux dans le pays que l'Eternel ton Dieu te donne. L'apôtre Paul rappellera ce commandement dans sa lettre aux Ephésiens (6.1-3), en s'adressant aux enfants et en rappelant qu'il s'agit d'un commandement avec une promesse (ce qui n'est pas le cas de tous). Remarquez ceci : il y a deux bénéficiaires, les parents et les enfants ! ]

Je pense à cette parole de Charles Spurgeon2 : Chrétien, cesse d'offenser ton Seigneur en portant sans cesse un front soucieux. Là aussi la cible est double. Certes, Spurgeon dit que l'inquiétude n'est pas bonne pour nous3. Mais il dit aussi que l'inquiétude offense Dieu ! Cesse d'offenser ton Seigneur ! En réalité, c'est la raison majeure.

Le chrétien immature pense d'abord à ce qui est bon pour lui (comme un enfant) ;

le chrétien mature pense aussi à ce qui est bon pour Dieu (comme nous l'apprend le Notre Père). Il y a donc bien deux raisons de ne pas demeurer dans l'inquiétude !

Souviens-toi d'où tu viens (8.2). Est-ce pénalisant pour nous, de lire cela ? Non, même si c'est humiliant. Car l'enfant de Dieu est celui ou celle qui peut entendre : Mon fils, ma fille, tout ce que j'ai est à toi ! (Lc 15.31).Ne vivons pas comme des orphelins !

 

2. L'humiliation et l'épreuve

A deux reprises, dans ce chapitre 8, ces deux mots reviennent (versets 2 et 16). Pourquoi ? La réponse est là : pour te faire ensuite du bien(8.16). Il se peut que nous ayons de la peine à comprendre cela. Pourquoi devons-nous d'abord être éprouvés et humiliés avant d'être relevés et bénis ? Réfléchissons...

Imaginons que Dieu choisisse une personne, la bénisse et l'enrichisse sans l'avoir auparavant éprouvée et humiliée. Qu'arriverait-il ? Nous pouvons le lire : C'est afin que tu ne dises pas : Ma force et la puissance de ma main m'ont acquis ces richesses (8.17). Une autre raison est mentionnée : C'est afin de t'apprendre que l'homme ne vit pas de pain seulement, mais de tout ce qui sort de la bouche de l'Eternel (8.3).

Jésus s'est souvenu de cette parole. A quel moment ? Dans le désert où il a été conduit par l'Esprit pour y être humilié et éprouvé – avant de débuter son ministère. Jésus lui-même est donc passé, en tant que fils, par cette école pour apprendre à demeurer dépendant de Dieu. Ensuite, il dira : Je vous ai fait connaître tout ce que j'ai appris de mon père (Jn 15.15). L'apôtre Paul le dit, lui aussi : J'ai appris à être content de l'état où je me trouve ; j'ai appris à être rassasié et à avoir faim(Ph 4.11-12). Ils ont appris !

Est-ce que cet apprentissage a été facile ? Certainement pas. La lettre aux Hébreux le dit : Jésus a appris, bien qu'il fut fils, l'obéissance par les choses qu'il a souffertes (5.8). Le chapitre 12 de cette lettre cite Deutéronome 8 : Ton Dieu te châtie comme un homme châtie son fils (8.5). Le verbe châtier nous embarrasse, n'est-ce pas ? Et l'amour de Dieu ? Mais le texte dit que c'est parce que Dieu nous aime qu'il nous corrige. Supportez la correction, car c'est comme des fils que Dieu vous traite (Hé 12.6-7).C'est pour nous faire du bien, ensuite, sans que ce bien tourne à notre perte. C'est pour nous faire grandir !

Je cite encore Hébreux 12, très réaliste : Il est vrai que tout châtiment semble d'abord un sujet de tristesse, et non un sujet de joie ; mais il produit plus tard, pour ceux qui ont été ainsi exercés, un fruit paisible de justice (12.11). Plus tard, cela peut être quelques minutes, quelques jours, quelques mois ou quelques années...

Nous aimerions avoir le fruit paisible de justice sans l'humiliation. C'est impossible. Nous voudrions avoir la joie facile et tout de suite. Mais la joie-tout-de-suite est souvent suivie de larmes. La vie nous le montre tous les jours.

Pourquoi est-ce ainsi ? A cause de notre tendance à nous éloigner sans cesse du but principal de Dieu pour nos vies. Est-ce volontiers que Dieu nous corrige ? Bien sûr que non (Lm 3.33). C'est pour que nous ne demeurions pas des enfants dans la foi.

Le repas du Seigneur illustre cela. Est-ce un repas de joie ou un repas d'humiliation ? Les deux ! C'est d'abord un repas d'humiliation, car quand je prends le pain et le vin, je confesse publiquement que c'est à cause de mon péché que Jésus est mort. Et cette mort, c'est également la mienne avec lui. Mais c'est aussi un repas de communion, de joie et d'espérance ! C'est cela qui forge l'âme du chrétien.

 

3. L'obéissance par amour

Lorsque tu mangeras et te rassasieras, tu béniras l'Eternel ton Dieu pour le bon pays qu'il t'a donné. Garde-toi d'oublier l'Eternel ton Dieu au point de ne pas observer ses commandements (8.10-11).

Il n'est pas courant d'associer l'obéissance et l'amour, l'amour et l'obéissance. Je propose de voir là une clé de la marche chrétienne qui associe la volonté sainte de Dieu et sa grâce merveilleuse. Obéir par amour !

En d'autres termes, le même Esprit nous fait appeler Dieu Père (ou Papa !)et inscrit dans notre cœur le désir de faire Sa volonté, quoi qu'il en coûte. Obéir par amour !

C'est exactement la voie que Jésus nous a ouverte.

Est-ce un idéal ? Non, c'est la marche chrétienne.

Est-ce vraiment possible ? Avec Jésus, oui !

Est-ce que cela rend triste ? Non, cela rend joyeux.

 

Les orphelins se sentent toujours seuls, les fils et les filles jamais !

Les orphelins obéissent par crainte ou par calcul, les fils et les filles par amour !

Les orphelins sont perfectionnistes, les fils et les filles sont dans le repos !

Les orphelins redoutent les échecs, les fils et les filles sont confiants !

Les orphelins cherchent l'approbation de tous, les fils cherchent à plaire à Dieu !

Les orphelins doutent toujours de l'amour, les fils et les filles en sont certains !

Les orphelins s'inquiètent pour eux, les fils et les filles aident les autres !

Les orphelins se vantent, les fils et les filles sont reconnaissants !

Les orphelins peinent dans la prière, les fils et les filles prient spontanément !

Charles NICOLAS

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 Notes : 

1 Je pense au livre de l'historien Pierre Chaunu : Un futur sans avenir.

2Prédicateur réformé baptiste anglais de la fin du 19ème siècle (1834-1892).

3 Comme Jésus le fait dans le Sermon sur la montagne : Ne vous inquiétez pas, votre Père sait ! (Mt 6.31-32).

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