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Le blog de Charles Nicolas
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  • Dans une société déchristianisée où les mots perdent leur sens, où l'amour et la vérité s'étiolent, où même les prédicateurs doutent de ce qu'ils doivent annoncer, ce blog propose des textes nourris de réflexion biblique et pastorale.
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8 avril 2022

Voir et entendre avec le Psaume 23

 

 

"Voir et entendre" avec le Psaume 23 

Luc 24. 28-35

Introduction

Savez-vous ce que voit un peintre devant sa toile blanche ? Il voit son tableau déjà réalisé, en tout cas en très grande partie. Si quelqu'un d'autre regarde, il ne voit rien.

Il en est de même avec la Parole de Dieu et la foi. Il est vrai que la foi vient de ce qu'on entend, dit Paul. Mais la foi ne fait pas qu'entendre : elle voit.

Il est vrai que Jésus a dit : Heureux ceux qui auront cru sans avoir vu. Mais celui qui croit sans avoir vu voit maintenant ce qu'il croit. Il le voit imparfaitement, comme au travers d'un miroir, dit Paul (1 Co 13.12), mais il le voit ! Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu (Jn 11.40) : cela commence maintenant. Je crois que le verbe voir, en relation avec la foi, est aussi souvent utilisé que le verbe entendre.

C'est ainsi que Job peut s'écrier : Mon oreille avait entendu parler de toi, maintenant mon oeil t'a vu ! (Job 42.5). C'est ainsi également que Jésus peut affirmer qu'Abraham a vu sa venue sur la terre et qu'il s'en est réjoui !(Jn 8.56).

Quand David écrit Ps 23, il a un tableau devant ses yeux : il voit le berger avec sa houlette et son bâton. C'est pourquoi il peut dire : Je ne crains aucun mal car tu es avec moi.

Lecture du Psaume 23. Quelques remarques sur le début et la fin de ce psaume.

 

1. Ce Psaume commence avec Dieu et se termine avec Dieu

Le Notre Père commence avec Dieu : Notre Père qui es aux cieux, que ton Nom soit sanctifié, que ton Règne vienne, que ta volonté soit faite !... et se termine avec Dieu : Car c'est à toi qu'appartiennent le Règne, la puissance et la gloire, pour toujours !

Le Ps 23 commence avec Dieu :L'Eternel est mon berger ; et se termine avec Dieu : J'habiterai pour toujours dans la maison de l'Eternel.

Ainsi, on peut dire que la vie du chrétien est "bornée" par l'Eternel : il en est le commencement et la fin, la source et le but. "Tout vient de lui ; tout est pour lui", comme dit Paul (Ro 11.36). C'est évidemment tout autre chose que d'être un grain de poussière lancé au hasard dans le cosmos. C'est une très grande différence.

Comment commençons-nous et comment terminons-nous nos prières ?

Comment commençons-nous nos journées, et comment les achevons-nous ?

Entre ces deux points d'ancrage (Dieu au commencement du chemin et Dieu à la fin), il y a le constat de la fidélité de Dieu : Il me conduit, il me dirige, il restaure mon âme... Le constat, cela signifie que non seulement le croyant le sait, mais il le voit. Il a la capacité de le voir. Il peut aussi le regarder, c'est-à-dire y attacher son regard.

Compte les bienfaits de Dieu, mets-les tous devant tes yeux, tu verras... Il peut même le contempler, c'est-à-dire le regarder longuement.

 

2. C'est un psaume d'appartenance et de rassasiement

L'Eternel est MON berger – c'est l'appartenance ;

je ne manquerai de RIEN – c'est le rassasiement.

Imaginons quelqu'un qui commencerait chacune de ses journées en disant cela. Même s'il est tout seul. Même s'il ne sait pas ce qu'il va devenir. Même s'il ne sait pas ce qu'il va manger à midi ! S'il peut dire cette parole, il sera rassasié. C'est comme celui qui dit merci à Dieu avant d'avoir reçu ce qu'il a demandé (Ph 4.6-7). Il sera même débordant, c'est-à-dire qu'il y en aura pour d'autres ! Et ma coupe déborde, dit David.

Là aussi, le croyant ne se contente pas d'entendre des mots, mais il voit déjà, comme s'il les possédait, les choses promises que les yeux ne peuvent pas encore voir. Le Seigneur lui dit, comme le père du fils prodigue : Tout ce que j'ai est à toi !(Lc 15.31).Est-ce seulement une sorte de rêve ? Pas du tout. Paul écrit aux Corinthiens : Tout est à vous, vous êtes à Christ et Christ est à Dieu (1 Co 3.21, 23). Voilà la réalité.

Au temps d'Elisée, le roi de Syrie était en guerre contre Israël et il entreprit d'assiéger la ville où se trouvait Elisée et son serviteur. Je lis : Le serviteur de l'homme de Dieu se leva de bon matin et sortit ; et voici, une troupe entourait la ville avec des chevaux et des chars. Le serviteur dit à l'homme de Dieu : - Ah! mon seigneur, comment ferons-nous ? Elisée répondit : Ne crains pas car ceux qui sont avec nous sont en plus grand nombre que ceux qui sont avec eux. Elisée pria et dit : Eternel, ouvre ses yeux pour qu'il voie ! L'Eternel ouvrit les yeux du serviteur qui vit la montagne pleine de chevaux et de chars de feu autour d'Elisée (2 Rois 6.15-17).

Marcher par la foi ne signifie pas marcher sans rien voir ; cela veut dire plutôt :en voyant plus loin, en regardant des réalités que les autres ne voient pas encore.

Les chevaux et les chars de feu n'étaient pas moins réels que les chars des Syriens ! Elisée les voyait, pas son serviteur : le serviteur était empêché de voir, il était aveuglé. Si notre Evangile est encore voilé, écrit Paul, il est voilé pour les incrédules dont le dieu de ce siècle a aveuglé l'intelligence pour qu'ils ne voient pas briller la splendeur de l'Evangile !(2 Co 4.3-4).

Ce rassasiement est la source du repos du chrétien. Dans ce sens, je remarque que tous les verbes actifs du Psaume 23 ont l'Eternel pour sujet : Il me conduit, il me dirige, il restaure mon âme, il dresse une table, il oint d'huile ma tête... C'est Lui qui le fait ! Les verbes dont le croyant est le sujet sont des verbes qui indiquent la conséquence : Je ne crains aucun mal, ma coupe déborde, j'habiterai. C'est la grâce !

Ce rassasiement est la source de la joie du chrétien.Y compris quand cela va mal. Souvenez-vous de Paul et Silas dans leur prison : ils chantaient les louanges de Dieu.

Ce rassasiement est aussi la source du témoignage du chrétien. Quand le croyant contemple (c'est à dire regarde longuement) ce qu'il croit, ce qu'il a devant les yeux non seulement se grave dans son coeur, mais aussi se reflête sur son visage, même quand il n'y pense pas.

 

3. "J'habiterai dans la maison de l'Eternel jusqu'à la fin de mes jours" 

Le rassasiement dans ce psaume se voit encore à ceci : il n'y a pas de demande ici, seulement des affirmations. Nous avons le droit de demander à Dieu, comme dans le Notre Père d'ailleurs ; mais n'oublions pas les affirmations de la foi. Ayons une foi qui affirme. Ayons une foi qui fasse douter ceux qui doutent, de leurs doutes.

L'Eternel est mon berger. Je ne manquerai de rien. J'habiterai dans la maison de l'Eterneltous les jours de ma vie !

Je voudrais m'arrêter un instant sur cette dernière affirmation. C'est quoi la maison de l'Eternel ? Est-ce le temple ou tel local ? Oui, pour David, c'était le temple de Jérusalem, mais je crois que pour David déjà, et pour nous aussi, cette expression désigneplus largement la communion des fidèles, la communion fraternelle établie entre tous les rachetés du Seigneur. Non pas le bâtiment mais les frères et soeurs, tous les frères et soeurs. C'est cela la maison de l'Eternel !

Dans la Bible, la communion avec Dieu et la communion avec le peuple de Dieu sont indissociables. Quand le Ps 133 dit : Qu'il est doux pour des frères de demeurer ensemble, ce demeurer ensemble indique ce qu'est notre véritable demeure.

- Où habites-tu ? - Avec mes frères et mes soeurs en Christ. - Mais tu es seul, là. - Je ne suis pas seul, je suis toujours avec eux, même quand ils ne sont pas là. Je ne suis jamais sans mes frères et mes soeurs chrétiens avec lequels je partage une même espérance, de même que je ne suis jamais sans mon Seigneur, ayant toujours les regards sur lui (Hé 12.2).

Cette communion, offerte par Jésus, se manifeste bien-sûr lors de chaque rassemblement, grand ou petit, que ce soit dans une salle de culte, dans une maison ou ailleurs. Mais elle demeure entre les moments de rassemblement ; et elle ne oublie pas les nombreux chrétiens découragés ou blessés qui restent chez eux...

Dans ce sens, le repas du Seigneur devrait se vivre dans les temples mais aussi dans les maisons avec ceux qui ne peuvent plus se déplacer. Ce repas annonce les noces de l'Agneau : Je ne boirai plus désormais de ce fruit de la vigne jusqu'au jour où j'en boirai du nouveau dans le royaume de mon Père (Mt 26.29). Celui qui peut VOIR cela, par la foi, peut dire : Quand je marche dans la vallée de l'ombre de la mort, je ne crains aucun mal car tu es avec moi (Ps 23.4). Celui-là a aussi la joie que Jésus donne, et que personne ne peut lui ravir.

Est-ce que nous voyons ce que Dieu a dévoilé pour nous ?Il le faudrait car il y a un lien entre voir et entendre. Comme avec Moïse devant le buisson ardent. Révéler, c'est ouvrir les yeux autant que les oreilles. Le livre du prophète Ezéchiel commence par une vision : Acette vue, dit Ezéchiel, je tombai sur ma face et j'entendis la voix de quelqu'un qui parlait (Ez 1.28).

Frères et sœurs, si nous voulons tenir ferme devant les bourrasques qui se préparent, demandons à Dieu d'ouvrir nos yeux, et pas seulement nos oreilles.

Charles NICOLAS

_______________

Annexe

Que le Seigneur Jésus impose ses mains sur nos yeux

pour que nous soyons capables de contempler

non ce qui se voit, mais ce qui ne se voit pas.

Que le Seigneur ouvre nos yeux
afin qu’ils s’ouvrent non sur le présent mais sur l'avenir.

 

Que le Seigneur nous dévoile cette vision du cœur
par laquelle Dieu est contemplé dans l’Esprit

par Jésus-Christ le Seigneur

à qui sont la gloire et l'empire dans les siècles des siècles.
Amen.

Origène d'Alexandrie (185-253)

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