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Le blog de Charles Nicolas
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  • Dans une société déchristianisée où les mots perdent leur sens, où l'amour et la vérité s'étiolent, où même les prédicateurs doutent de ce qu'ils doivent annoncer, ce blog propose des textes nourris de réflexion biblique et pastorale.
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5 mars 2022

L'unité spirituelle (2)

 

 

III. La mise en pratique

 

 Lectures : Actes 2.42 ; 1 Corinthiens 10.17-24

La mise en pratique vaut tous les discours. Que vaut un discours sur l'eau quand vous avez soif ? Une bonne pomme ne vaut-elle pas une bonne conférence sur les pommes ? Comment décrire un parfum ? Quand Paul dit que nous sommes la bonne odeur de Christ, il parle de chacun mais aussi de la communauté unie avec son Seigneur.

1. La dimension doctrinale

J'ai reçu du Seigneur, dit Paul (1 Co 11.23). Et nous devons transmettre tel que nous l'avons reçu (1 Co 15.1-2). Nous n'avons aucunement le droit de modifier l'enseignement biblique à notre convenance. Si Paul dit qu'il y a un seul Evangile (Ga 1.6), c'est que d'autres évangiles circulent. Il avait prévenu les anciens à Ephèse (Ac 20.29-30). Les évangiles frelatés sont nombreux. Attention, ils ressemblent au vrai, tout en indiquant un chemin trompeur. Il ne suffit pas de citer des versets bibliques ! (Lire Co 2.16-23 ; 2 Tm 3.5).

Je veux citer cette belle parole de Jean Calvin : Toutes les doctrines sont importantes, mais toutes ne sont pas aussi importantes. Calvin dit ici qu'il ne suffit pas de faire la distinction entre le vrai et le faux, mais il faut aussi l'établir entre ce qui est essentiel et ce qui ne l'est pas. Aujourd'hui, au nom de l'amour ou de la tolérance, on va parfois brader des vérités essentielles, par sentimentalisme ou pour être bien vu. Mais l'autre écueil n'est pas moins redoutable : voilà quelqu'un qui dit que vous n'êtes pas chrétien si vous ne pensez pas comme lui en tous points, y compris sur telle ou telle question qui, en réalité, n'est pas essentielle ! Tout est important, mais tout n'est pas essentiel.

Exemples : Nier la naissance miraculeuse de Jésus, nier sa mort expiatoire, nier sa résurrection corporelle, c'est nier l'Evangile biblique. Mais mettre sur ce même niveau la durée des jours de la création, le fait de prendre la cène avec une coupe ou des petits verres, la question du ministère pastoral féminin ou la place de l'Etat d'Israël dans les temps de la fin, c'est également introduire un désordre. Pour un aliment (ou une question de masque ou de vaccin), ne détruis pas l'œuvre de Dieu ! (Lire Ro 14.1, 15, 19-20a).

Là, il faut mentionner le ministère pastoral des anciens1 qui, au niveau de l'assemblée mais aussi pour chacun, va aider à tracer la route juste entre ces deux écueils, et user de la discipline pastorale pour aider2. L'origine du ministère des anciens se trouve dans le livre de l'Exode, quand Jéthro vient voir Moïse. Lire Exode 18.21-23. Ce passage nous rappelle que le verbe 'juger' a deux sens : un est négatif (mépriser, accuser de la part de Dieu), l'autre est positif (discerner ce qui est juste et ce qui ne l'est pas)3.

2. La dimension diaconale

La première division dans l'Eglise n'était pas doctrinale, elle était liée à la dimension du service (la diaconie). En ce temps-là, les chrétiens d'origine grecque murmurèrent contre les chrétiens d'origine juive, car leurs veuves étaient négligées (Ac 6.1). Dans ce sens, l'apôtre Paul écrit : Que les membres aient également soin les uns des autres afin qu'il n'y ait pas de division dans le corps (1 Co 12.25).

Exemple : Nous chantons des cantiques tous ensemble, mais un chrétien se sent abandonné car il ne peut plus venir au culte et il ne reçoit que deux visites par an. Il y a division... Il ne reçoit pas ce que Dieu a pour lui au travers de nous, et nous ne recevons pas ce que Dieu a pour nous au travers de lui ! Ce n'est pas seulement affectif !!

* Pourvoyez aux besoins des saints(Ro 12.13 ; 2 Co 9.1, 12).Ces passages montrent que ce n'est pas seulement affectif. Il s'agit du corps de Christ (1 Co 12.12).Dans l'Eglise, les diacres veillent (avec toute l'Eglise) à ce que les membres les plus vulnérables ne soient pas délaissés au point de se sentir abandonnés. Pour être concret, je mentionne les personnes âgées, les personnes malades, les personnes isolées, les personnes démunies.

* Pas seulement prier !(Ja 2.15-16). La prédication est importante, la prière aussi, mais cela ne suffit pas. La parole doit être accompagnée de gestes, parfois de manière ponctuelle, parfois de manière régulière et dans la durée. Voilà le travail des diacres. Non pas le faire seuls, mais veiller à ce que cela ne soit pas négligé. Ce ministère doit s'exercer conjointement à celui des anciens : les bénéficiaires sont les mêmes.

Exemple : Passer un coup de fil, faire une visite, transporter en voiture, repeindre les volets ou faire les courses d'une personne âgée ou seule, faire un don... sans oublier d’apporter le pain et le vin de la cène à ceux qui ne peuvent plus se joindre au culte4...

3. La question des caractères

Jean Calvin dit que la question doctrinale est la plus importante, et que sur la question des comportements, il faudra beaucoup pardonner5. Retenons cela ! Lire 1 Pi 4.86. Cela ne signifie pas que le comportement importe peu !

* Bien diriger sa propre maison (1 Tm 3.4-5). Les problèmes non résolus à la maison, (couple, etc.) vont se retrouver dans l'église et causer des dégâts. D'abord la maison !

* Querelles entre chrétiens(1 Co 6. 1-8). Ce passage est frappant. Un chrétien a un différend avec un autre (v. 1). Que fait l'apôtre ? Il leur fait prendre conscience de la position spirituelle qui est la leur (v. 2a) : avec la lumière qu'ils ont reçue, ils devraient trouver un autre chrétien qui puisse prononcer entre ses frères (v. 5) ; et aussi s'abstenir de faire des incroyants les témoins de cette querelle (v. 1, 4, 6). Ce passage a un parallèle dans la bouche de Jésus : Si tu vas apporter ton offrande à l'autel et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi... (Mt 5.23-26). Là aussi, il s'agit de deux croyants qui vont, chacun de leur côté adorer Dieu. C'est là, je le crois, le contexte de l'amour des ennemis.

Mais il y a des cas où, malheureusement, une conciliation n'est pas possible – ou pas tout de suite. Paul donne alors cette règle : Pourquoi ne souffrez-vous pas plutôt quelque injustice ? Pourquoi ne vous laissez-vous pas plutôt dépouiller ?(v. 7). C'est injuste, mais il y a une cause supérieure : l'unité au sein du corps de Christ.Lire aussi 1 Pi 3.17... 

4. Servir selon les dons

Voici ce que dit l'article 1er de la Discipline de l'UNEPREF sur les ministères :

Dieu. Dieu prend soin de son Eglise. Il veut qu'elle croisse en vue du témoignage qu'elle doit lui rendre dans le monde.

Tous. C'est pourquoi Dieu appelle, d'une part, chacun de ses membres à participer à l'édification du peuple de Dieu en mettant au service des autres le don qu'il a reçu du Saint-Esprit qui demeure en lui.

Certains. Dieu appelle, d'autre part, certains membres de l'Eglise à exercer soit un ministère pastoral soit un ministère diaconal.

L'unité du corps humain, ce n'est pas seulement que tous les membres soient présents. C'est aussi que chacun fonctionne fidèlement à sa place. C'est là le sens du mot édification dans le Nouveau Testament : non pas me faire du bien, mais constituer ensemble un édifice !

Le chapitre 12 de la première lettre aux Corinthiens le dit clairement. Je lis : Il y a diversité de dons, mais le même Esprit ; diversité de services, mais le même Seigneur ; diversité d'œuvres, mais le même Dieu qui opère tout en tous. Or, à chacun la manifestation de l'Esprit est donnée pour l'utilité commune... Un seul et même Esprit opère toute ces choses, les distribuant à chacun en particulier comme il veut. Car comme le corps est un et a plusieurs membres, et comme tous les membres malgré leur nombre ne forment qu'un seul corps, ainsi en est-il de Christ... Vous êtes le corps de Christ, et vous êtes ses membres, chacun pour sa part (12. 5-7, 11-12, 27).

Je ne peux commenter cela longuement maintenant. Seulement dire deux choses ;

- chacun, cela signifie tous, sans exception. Le plus faible est utile.

- s'abstenir de servir avec le don que Dieu a donné, c'est être un serviteur méchant et paresseux (Mt 25.26). Personne ne devrait être surchargé, personne ne devrait se sentir inutile. Le principe pédagogique, c'est de se montrer fidèle dans les petites choses, pour commencer (Mt 25.21).

L'apôtre Pierre le dit ainsi : Comme de bons intendants des diverses grâces de Dieu, que chacun mette au service des autres le don qu'il a reçu (1 Pi 4.10)7.

Exemples : Il y a un exemple parlant en Ep 4.11-13 : la diversité des ministères (ce sont des dons) a pour objectif que nous parvenions à l'unité de la foi, à former un solide assemblage... Ici, nous voyons que l'unité déjà existante est appelée à grandir.

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 Notes : 

1 Voici ce que dit la Discipline de l'UNEPREF sur le ministère des anciens : Article 2. Le ministère pastoral est confié aux anciens (…). Article 3. Le ministère biblique d'ancien consiste à diriger l'Eglise selon les Ecritures. L'ancien enseigne la doctrine évangélique, recherche l'unité du peuple de Dieu dans la vérité et veille sur la pureté du message proclamé(1 Tm 4.13, 16 ; 2 Tm 1.14 ; 3.16 ; 4.1-5). Par un ministère de prière et d'exhortation collégiale, les anciens encouragent les fidèles pour que chacun, renouvelé par l'Esprit de Dieu, vive selon la Parole de Dieu.

2Voir l'annexe 6 : La nécessité d'une discipline.

3Voir l’annexe 1 : Juger ou ne pas juger ?

4Voir l'annexe 3 : Les personnes âgées sont-elles hors communion ?

5Voir l'annexe 2 : La communion quant à la conduite.

6Voir l'annexe 8 : Le perfectionnisme.

7Pour une étude sur les dons spirituels, on pourra se référer à cet article du site Ressources chrétiennes : https://www.ressourceschretiennes.com/files/pub/articles/20160486%20-%20Les%20dons%20spirituels%20-%20D%C3%A9couvrir%20et%20utiliser%20ses%20dons%20spirituels%20pour%20le%20bien%20de%20l%27%C3%89glise.pdf

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