L'espérance change-t-elle quelque chose ? (Un peu de sel s'il vous plaît, n° 16)
L'espérance change-t-elle quelque chose ?
Je voudrais évoquer un petit livre écrit par le docteur Jean-Pierre Bénézech, responsable de l'Unité de Soins palliatifs du CHU de Montpellier. Titre du livre : Les douleurs chroniques, quelle espérance ? On pourrait penser qu'il s'agit d'un état des lieux de la recherche sur les molécules qui permettent de combattre la douleur. Pas du tout. Il s'agit de poser le constat suivant : si une personne est porteuse d'espérance, notamment dans le sens chrétien du terme, elle supportera beaucoup mieux la douleur. C'est concret !
L'espérance permet de créer une juste distance avec les événements qui nous entourent ou qui nous touchent directement (les événements heureux ou malheureux, d'ailleurs). La souffrance – celle du deuil, par exemple – sera gérée autrement ; mais aussi les douleurs, les douleurs physiques, et même les douleurs chroniques !
C'est un peu comme si, alors qu'elle est encore dans un corps accessible à la douleur, avec des organes sensibles, la personne qui possède l'espérance chrétienne goûtait déjà certains bénéfices de la situation ultérieure où elle aura un corps incorruptible. J'ai bien dit : Cette personne goûte déjà certains bénéfices... Je suis prudent. Certains diront que c'est trop peu. Je pense que c'est déjà beaucoup.
Ch.N.