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Le blog de Charles Nicolas
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  • Dans une société déchristianisée où les mots perdent leur sens, où l'amour et la vérité s'étiolent, où même les prédicateurs doutent de ce qu'ils doivent annoncer, ce blog propose des textes nourris de réflexion biblique et pastorale.
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16 décembre 2020

Vouloir ce que Dieu veut !

Nous avons auprès de lui cette assurance, que si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute. Et si nous savons qu'il nous écoute, quelque chose que nous demandions, nous savons que nous possédons la chose que nous lui avons demandée (1 Jean 5.14-15).

Autres lectures : Hébreux 10.5-9a ; Jean 15.7-8 ; Jean 11.39-42

 

Dieu entend-il toutes les prières ? Oui. Les écoute-t-il toutes ? Non.

Le poète François de Malherbe a écrit en 1599 un magnifique poème intitulé : Consolation à Monsieur du Périer pour la mort de sa fille. Il y a dans ce poème quelques uns des plus beaux vers de la littérature française. J'en lis les derniers vers :

La Mort a des rigueurs à nulle autre pareilles : on a beau la prier, la cruelle qu'elle est se bouche les oreilles et nous laisse crier. De murmurer contre elle et perdre patience il est mal à propos ! Vouloir ce que Dieu veut est la seule science qui nous mette en repos.

Si nous pouvions retenir cette dernière parole... Elle contient la leçon que je veux partager aujourd'hui : Vouloir ce que Dieu veut est la seule science qui nous mette en repos.

Je voudrais, à partir du Ps 139, parler de la prière.

Voici le tout début du Psaume :

 Éternel ! tu me sondes et tu me connais, tu sais quand je m'assieds et quand je me lève, tu pénètres de loin ma pensée ; tu sais quand je marche et quand je me couche, et tu pénètres toutes mes voies.

Et les tout derniers versets : 

Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon coeur ! Éprouve-moi, et connais mes pensées ! Regarde si je suis sur une mauvaise voie, et conduis-moi sur la voie de l'éternité !

 

Le Ps 139 est une prière intimiste : Tu sais quand je m'assieds, quand je me lève, tu connais tout de moi ! Mais alors, pourquoi prier ? Pourquoi entrer dans sa chambre, fermer la porte et parler à Dieu ? Comment prier selon la volonté de Dieu ?

Je ne vais pas reprendre chaque verset de ce Psaume ; seulement le premier verset : "Tu me sondes et tu me connais" (c'est une affirmation) ; et le dernier : "Sonde-moi, ô Dieu et connais mon coeur !" (c'est une demande).

Que remarquons-nous ? Deux choses aux moins :

* Tout d'abord, qu'une prière peut commencer par une affirmation. Par exemple : "Seigneur, tu es mon berger, je ne manquerai de rien !". Il est vrai que certaines prières peuvent commencer par des tâtonnements et même des 'pourquoi', comme le montre le Ps 13. Mais ici, nous voyons que nos prières peuvent aussi commencer par une affirmation de foi qui s'appuie sur une affirmation de l'Ecriture, qui part de ce que Dieu est, de ce que Dieu fait. "Tu me sondes et tu me connais...".

* Ensuite, nous observons que la demande, à la fin, reprend exactement les termes de l'affirmation ! - Tu me sondes et tu me connais... (C'est un fait). - Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon coeur ! (C'est une demande). Ce sont les deux mêmes verbes !

La volonté de David est accordée à celle du Seigneur.                                                                                   Il veut ce que Dieu veut !

Vouloir ce que Dieu veut est la seule science qui nous mette en repos.

Souvenons-nous de la prière d'Abraham quand il a intercédé pour Sodome (Gn 18). Notez que ce n'était pas son projet. Abraham ne s'est pas dit : Tiens, je vais prier pour Sodome. C'est Dieu qui est à l'initiative : "Cacherai-je à Abraham ce que je vais faire ?" (18.17). En fait, ce n'est pas Abraham qui a besoin de Dieu, là ; c'est Dieu qui a besoin d'Abraham (comme intercesseur)1. Vous voyez l'inversion des rôles ? C'est pourquoi la prière ne consiste pasà attirer Dieu dans notre volonté, dans nos plans, mais plutôt à entrer dans les siens. Vouloir ce que Dieu veut...

Quand Abraham prie, il commence lui aussi par une affirmation : - Seigneur, tu es un Dieu juste, qui ne traite pas l'innocent comme le coupable. Loin de là ! Alors, s'il y a 30 justes à Sodome, n'épargneras-tu pas la ville ? Et Dieu répond : S'il y a 30 justes, j'épargnerai la ville. C'est cela l'intercession : c'est prier selon Dieu.

On a l'impression que c'est Dieu lui-même qui prie... au travers d'Abraham ! La volonté propre d'Abraham ne compte pas ; son intérêt non plus. Quelqu'un d'autre est entré en action : l'Esprit saint !Il fallait juste un homme disponible...

On pense à ce qu'écrit Paul : "De même aussi l'Esprit nous aide dans notre faiblesse, car nous ne savons pas ce qu'il nous convient de demander dans nos prières. Mais l'Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables" (Ro 8.26). Je crois qu'on peut dire ceci : c'est Dieu qui inspire la prière qu'il va exaucer ! On est bien loin de ceux qui pensent qu'à force de prières ils seront exaucés2...

Jésus, bien sûr, a vécu cela. On se souvient de sa prière à Gethsémané, troublée au début, puis qui se range à la volonté de Dieu : "Toutefois, que ta volonté soit faite, et non la mienne". Ce renoncement de Jésus à sa propre volonté signifiait la croix. Juste après nous lisons : "Alors, un ange lui apparut du ciel pour le fortifier" (Lc 22.42-43)3.

Saul de Tarse, avant de rencontrer le Seigneur, pensait bien faire la volonté de Dieu. Cependant, il est clair que c'est sa propre volonté qu'il faisait. Il priait bien sûr, comme tout Pharisien qui se respecte, mais il faisait toujours sa propre volonté. Cela peut être notre cas aussi... Sa rencontre avec Jésus met tout cela sens dessus dessous : terrassé, Saul demeure sans voir et sans manger trois jours et trois nuits. Il est brisé. Puis Dieu dit à Ananias, un disciple : "Va voir Saul car il prie. Cet homme est un instrument que j'ai choisi pour faire ma volonté". Entendons bien ces mots : - Car il prie, dit Dieu. C'est un peu comme si Dieu disait : "Enfin il prie ! Enfin il s'intéresse à ma volonté. Enfin il écoute ce que j'ai à lui dire. Enfin sa volonté est accordée à la mienne. Je vais pouvoir faire de lui un instrument dans ma main !".

Le fils prodigue gardant les pourceaux a appris cela. Il est seul, il n'a rien à manger, pas même ce que mangent les pourceaux. Lui aussi est brisé. Nous lisons qu' "étant entré en lui-même, il se dit : Je me lèverai, j'irai vers mon père et je lui dirai : Mon père, je ne suis pas digne d'être appelé ton fils ; traite-moi comme un de tes serviteurs". Qui lui a soufflé ces mots ? Aussitôt, il se lève et il retourne chez son père (Lc 15). Et bientôt la joie va remplir son coeur et le coeur de son père.

Curieusement, il n'est pas parlé de prière dans ce passage. Saul priait mais faisait sa propre volonté ; le fils prodigue, dans le silence, a entendu la voix de Dieu, comme une prière que Dieu lui adressait, et il s'est approprié les mots de cette prière, il les a fait siens : - Je me lèverai, j'irai vers mon père...

Vouloir ce que Dieu veut est la seule science qui nous mette en repos.

Ce repos est le fruit d'une abdication : c'est la fin de nos résistances, de nos marchandages, de notre volonté propre. "On te dira ce que tu dois faire", dit Jésus à Saul ! (Ac 9.6. Cf. Jn 21.18).

Se placer DANS la volonté de Dieu est sans aucun doute le premier objectif de la prière. Si la volonté de Dieu est représentée par un cercle, c'est là que je reviens et demeure. Ce cercle, c'est Christ ! C'est exactement le sens du "Demeurez en moi"de Jésus. Dans ce même passage, il peut dire : Sivous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez et cela vous sera accordé (Jn 15.7). C'est aussi le sens de "demeurez dans ma parole". Cela, bien sûr, nous dit quelque chose d'important sur le lien entre la lecture de la Bible et la prière.

Je relis ce qu'écit Jean : "Nous avons auprès de lui cette assurance que si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute. Et si nous savons qu'il nous écoute, quelque chose que nous demandions, nous savons que nous possédons la chose que nous lui avons demandée" (1 Jn 5.14-15).

Jésus l'a vécu le premier. Il l'a vécu à notre place, une fois pour toutes. Il l'a vécu aussi pour que nous puissions nous aussi le vivre avec lui – plus exactement en lui.

Remarquons que c'est le sens de l'expression : Prier au  nom  de  Jésus. Ce n'est pas une formule magique. Si ma prière est insensée ou simplement pas conforme à la volonté de Dieu, ajouter le nom de Jésus ne changera rien. Dire "au nom de Jésus" signifie que c'est comme si c'était lui qui s'exprimait au travers de moi, par ma bouche ! Il vaut mieux qu'il soit d'accord ! C'est aussi le sens du mot Amen.

Quand Jésus a dit à Lazare de sortir du tombeau, il savait que c'était la vonoté de Dieu, et pas le sienne propre. La prière que Dieu exauce, c'est celle que Dieu inspire4 ! C'est la prière à laquelle Dieu peut dire 'amen'.

Souvenons-nous aussi que Dieu nous dit ou nous demande généralement une chose à la fois. C'est cela qu'il me faut entendre aujourd'hui. Si je le reçois et si j'obéis (Vouloir ce que Dieu veut...), alors je suis bientôt prêt pour le pas suivant. Chaque oui que je prononce devant Dieu, dans la foi, favorise le oui suivant5 !

Ne soyons pas découragés. Souvenons-nous simplement que le chemin de la prière est un chemin d'écoute autant que de paroles. L'écoute reçois la volonté de Dieu. Transformons en prières personnelles ce que Dieu a révélé pour nous dans sa Parole. "Tu me sondes et tu me connais. Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon coeur !"

Vouloir ce que Dieu veut est la seule science qui nous mette en repos. Entrons dans ce repos !

Ch.N.

________________________________________

1 De même pour Marie : elle n'a rien demandé. L'initiative est à Dieu. "Qu'il me soit fait selon ta parole", dit-elle.

2Il convient de discerner – et ce n'est pas aisé – entre la persévérance dans la prière et l'obstination. La persévérance est nécessaire bien souvent : il y a là la dimension d'un combat déterminé : on se souvient de Moïse priant pendant que le peuple luttait (Ex 17.11-12), on se souvient de la veuve et du juge inique (Lc 18.1ss), on se souvient de Jésus intercédant sans cesse pour nous... L'obstination commence quand nous continuons à demander alors qu'il ne le faut plus. Voir Gn 18.32-33 ; Dt 3.26 ; Mt 6.7-8 ; 2 Co 12.8-9... Il arrive que Dieu commence à agir au moment où on s'arrête de demander...

3 Il est écrit que Jésus a appris l'obéissance par les choses qu'il a souffertes (Hé 5.8).

4 Ce que nous rappelons ici ne concerne pas que la prière : cela concerne aussi les "paroles opportunes" que nous sommes appelés à dire à certains moments, ce que Paul appelle les dons spirituels : "A l'un est donnée par l'Esprit une parole de sagesse ; à un autre, une parole de connaissance, selon le même Esprit ; à un autre le don de guérison par le même Esprit, à un autre le don d'opérer des miracles, à un autre une parole prophétique par le même Esprit..." (1 Co 12.8ss). C'est le contraire de celui ou celle qui se débrouille tout seul pour se sortir d'affaire. C'est le fruit de la grâce agissante dans nos vies et au travers de nous. C'est le fruit d'une volonté livrée, disponible, accueillante, accordée !

 

5 Les non aussi, d'ailleurs : si je dis trop souvent non à Dieu, bientôt je n'entendrai même plus ce qu'il me demandera.

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Commentaires
P
Eternel tu es mon rocher, bouclier qui m'entoure. Rocher et bouclier, le couple de l'alliance. Le rocher sur lequel je prend appui, sa volonté. Le bouclier c'est Lui qui me le donne, j'en ai souvent fait l'expérience, alors que j'étais par terre. C'est vraiment une alliance, nous apportons notre volonté de faire celle de notre Père, et celui-ci nous conduit vers les eaux du repos, il dresse la table face à nos ennemis
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B
Bsr, en ce moment il n'écoute guère car on prie pour que ce covid disparesse ...
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