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Le blog de Charles Nicolas
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  • Dans une société déchristianisée où les mots perdent leur sens, où l'amour et la vérité s'étiolent, où même les prédicateurs doutent de ce qu'ils doivent annoncer, ce blog propose des textes nourris de réflexion biblique et pastorale.
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17 juin 2020

Se préparer pour prêcher (11)

 

Le prédicateur et la prédication1

Edward McKendree BOUNDS

Il existe deux écoles à ce sujet. L'école calviniste dit que la puissance réside essentiellement dans la Parole de Dieu correctement transmise. Si un incroyant annonçait un jour un message fidèle à l'Ecriture, ce message pourrait transformer le coeur des auditeurs. L'école méthodiste affirme, quant à elle, qu'un prédicateur ne pourra jamais amener ses auditeurs plus loin que là où est est parvenu lui-même. Si le prédicateur est brisé, son message occasionnera le brisement ; si le prédicateur voir la sainteté et la gloire de Dieu, ses auditeurs les verra également. Ces deux écoles disent vrai !

Voici ce qu'écrit, au XIXème siècle, Edward McKendry BOUNDS, homme de prière et prédicateur méthodiste :

"Nous sommes sous une tension perpétuelle pour trouver de nouvelles méthodes, de nouveaux plans, de nouvelles organisations pour faire avancer l'Eglise de Christ et assurer une multiplication et une efficacité plus grandes à l'Evangile. Pendant que l'homme cherche de meilleures méthodes, Dieu cherche de meilleurs hommes. "Il y eut un homme envoyé de Dieu : son nom était Jean". Cette vérité urgente et vitale est l'une de celles que cet âge mécanique oublie très facilement. Son oubli est aussi pernicieux pour l'oeuvre de Dieu que le serait le déplacement du soleil dans son orbite : les ténèbres, la confusion et la mort s'ensuivraient. Ce dont l'Eglise a besoin aujourd'hui, ce n'est pas : plus de mécanique ou de meilleurs outils, non plus que de nouvelles organisations ou de nouvelles méthodes ; mais elle a besoin d'hommes dont le Saint-Esprit puisse se servir, des hommes de prière, des hommes puissants dans la prière. Le Saint-Esprit ne se répand pas au travers des méthodes, mais au travers des hommes. Il ne vient pas oindre la mécanique, mais les hommes. Il ne revêt pas les plans, mais les hommes, les hommes de prière.

Sous l'Ancienne Alliance, le front su souverain-sacrificateur portait en lettres de diamants sur un bandeau d'or : Sainteté à l'ternel. Il en est de même avec chaque serviteur de Christ : il doit être pénétré et dominé par ce saint mot d'ordre

L'Evangile de Christ n'avance pas par de grandes vagues populaires? Il n'a pas la puissance de se propager tout seul. Il avance lorsque les hommes qui l'ont en charge avancent aussi. S'ils se trouvent asservis au temps, s'ils aiment la première place, s'ils craignent les hommes ou cherchent à leur plaire, si leur foi ne se saisit que peu de Dieu et de sa Parole, si leur abnégation est parfois teintée de vie personnelle ou mondaine, ils ne pourront pas plus s saisir de l'Eglise que du monde pour leur Maître. La prédication la plus sévère et la plus forte du prédicateur doit être pour lui-même.

Ce n'est pas de grands talents, de grandes instructions ou de grands orateurs que Dieu a besoin, mais d'hommes grands en sainteté, grands en foi, grands en amour, grands en fidélité, grands pour Dieu ; d'hommes prêchants toujours des sermons saints du haut de l'estrade et vivant des vies saintes du bas de celles-ci. Ceux-là pourront former une génération pour Dieu.

La chaire, de nos jours, est faible en prière. L'orgeuil de l'instruction milite contre l'humble dépendance de la prière. La vie et les convictions les plus profondes du prédicater sont nés dans sa communion secrète avec Dieu. Le fardeau et l'agonie pleine de larmes de son esprit, ses messages les plus durs à délivrer comme les plus doux, furent reçus lorsqu'il était seul avec son Dieu. La prière forme l'homme, la prière forme le prédicateur, la prire forme le pasteur.

La prédication est l'institution divine destinée à planter et à amener à la maturité la vie des nouveaux-nés spirituels. Quand la chose est faite proprement, ses résultats sont incalculables ; quand elle est mal accomplie, rien ne peut être comparé aux dommage qu'elle cause.

Paul dit : "Notre capacité vient de Dieu. Il nous a aussi rendus capables d'être ministres d'une nouvelle alliance, non de la lettre, mais de l'esprit ; car la lettre tue, mais l'esprit vivifie"(2 Co 3.5-6).

La prédication qui tue est celle de la lettre ; elle peut avoir belle forme, être méthodiquement arrangée, mais c'est toujours la lettre, la rude et sèche lettre, la gousse vide et nue. La lettre peut avoir en elle la semence de la vie, mais elle n'a pas le souffle du printemps pour la faire germer ; ce sont des semences d'hiver, aussi dures que la terre gelée, aussi glacées que l'air de cette saison.

La prédication de la lettre peut annoncer la vérité. Mais même la vérité divine n'a, en elle seule, aucune puissance pour donner la vie ; elle doit être vivifiée par l'Esprit. La vérité qui n'est pas vivifiée par l'Esprit de Dieu apporte la mort autant et même plus que l'erreur.

La prédication qui donne la vie coûte beaucoup au prédicateur : la mort à lui-même, la crucifixion au monde, le profond travail de son âme. La prédication crucifiée peut seule donner la vie. La véritable prédication de la Croix ne peut être donnée que par un témoin crucifié lui-même.

La prédication de la lettre s'occupe de la surface et de l'ombre des choses, et non du coeur lui-même. Elle ne pénètre pas dans les profondeurs de notre être? Elle n'a pas la révélation des choses cachées ; elle ne saisit pas la vie profonde du Dieu de la Bible. Elle est fidèle à l'extérieur, mais l'extérieur n'est que la coquille qui doit être brisée et dans laquelle l'amande doit être cherchée. La lettre preut être présentée de manière attractive et être élégante, mais cette attraction n'est pas de Jésus ni cette élégance pour le Ciel.

Le manquement se trouve dans le prédicateur. Dieu ne l'a pas façonné. Il peut ne rien y avoir pour déprécier son orthodoxie, son honnêteté, sa pureté de style ou son ardeur ; mais quelque chose dans l'homme, dans l'homme intérieur, dans les endroits secrets du coeur, n'a pas été brisé et abandonné à Dieu ; sa vie intérieure n'est pas un large canal qui puisse laisse passer le message de Dieu et sa Puissance".

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"Il y a un manque visible d'influence spirituelle dans le ministère contemporainn ; je le sens dans mon propre cas, et je le vois dans celui des autres. J'ai peur qu'il y ait beaucoup trop d'esprit publicitaire, organisateurs, et d'inventions humaines parmi nous. Nous nous appuyons, bien plus qu'il n'est normal, sur les différents états d'esprit de nos semblables. Le service de Dieu est une oeuvre grande et sainte ; elle devrait trouver en nous un esprit simple et naturel, une sainte mais humble indifférence à toutes les conséquences que peut avoir la nécessité d'annoncer "tout le conseil de Dieu". Notre "défaut dans la cuirasse" n'est autre que le manque d'habitudes saintes devant notre Dieu" Richard CECIL (1748-1810).

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"Il me faut prier avant que de voir qui que ce soit. Il arrive souvent, lorsque je dors trop longtemps, ou lorsque j'ai un rendez-vous de bonne heure, qu'onze heure ou midi sonnent avant que je puisse commencer de prier dans le secret. C'est un système misérable. Ce n'est pas scripturaire. Christ se leva avant le jour, et s'en alla dans un lieu solitaire. David dit : "Dès le matin, je te chercherai ; le matin, tu entendras ma voix". Même la prière en famille perd de sa puissance et de sa doucuer lorsqu'elle n'a pas été précédée de ma communion personnelle avec le Seigneur ; je ne puis alors faire aucun bien à ceux qui ont besoin de moi. Ma conscience se sent coupable, mon âme affamée, ma lampe non nettoyée. Dans cette position, l'âme ne trouve souvent pas le contact avec son Dieu. Je sens qu'il est bien meilleur de commencer avec Lui, de rechercher Sa Face en premier lieu, de communier avec Lui, avant de communier avec d'autres". Robert Murray Mc CHEYNE (1813-1843))2.

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Notes.

1Extraits du livre Puissance par la prière, de E.M.BOUNDS (1835-1913) sélectionnés par Ch. Nicolas.

Je recommande la lecture des livres de E.M. BOUNDS : Puissance par la prière, et Splendeur dans le secret.

 

 

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