Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le blog de Charles Nicolas
Le blog de Charles Nicolas
  • Dans une société déchristianisée où les mots perdent leur sens, où l'amour et la vérité s'étiolent, où même les prédicateurs doutent de ce qu'ils doivent annoncer, ce blog propose des textes nourris de réflexion biblique et pastorale.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Pages
Newsletter
103 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 87 529
18 mai 2020

La vocation des anciens (6)

 

Annexes des derniers chapitres

 

1. Trois axes majeurs pour les églises

Je remarque que toutes les recommandations de Paul et des apôtres peuvent se résumer en trois axes qui occupent constamment leur pensée : tout revient à cela.

1. L'unité spirituelle. Elle existe, en Christ ; elle est belle, mais elle est fragile. Un rien l'abime, l'altère. Il ne suffit pas d'être assis à côté les uns des autres pour être unis, loin s'en faut ! Si un obstacle, une blessure, une mauvaise pensée existent, personne ne s'en rendra compte peut-être, mais le Seigneur le voit et la "circulation" de l'amour et de la grâce entre nous se trouve altérée – comme lorsqu'il y a un caillot dans une veine ou une artère. On est loin de l'esprit associatif...

2. La sainteté de vie. Nous sommes appelés saints, vous le savez, par notre appartenance au Seigneur qui nous a rachetés, et nous sommes appelés à "marcher comme il a marché lui-même" (1 Jn 2.6). Est-ce seulement une morale ? Pas du tout ! C'est la vie du corps ! Cela signifie que tout ce qui, dans ma vie, constitue une fidélité, un progrès, une victoire..., c'est un gain pour le corps tout entier – même si je n'en parle pas. Si je suis béni dans ma maison, même en secret, le corps est béni !

3. L'amour fraternel. "Avant tout, ayez les uns pour les autres un amour ardent, car l'amour couvre une multitude de péchés" (1 Pi 4.8). "Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres" (Jn 13.34-35). L'expression "les uns les autres" désigne toujours la communauté des disciples, de manière exclusive. Cet amour fraternel, en réalité, c'est l'amour de Christ pour chacun qui rejaillit, qui se prolonge. C'est le même ! C'est un amour de communion. Si les autres le voient, ils voient le Seigneur vivant au milieu de son peuple. C'est là le témoignage naturel de l'Eglise.

_____________

 

2. La communion quant à la doctrine

Jean Calvin (Institution chrétienne)

"Toutes les doctrines sont importantes, mais toutes ne sont pas aussi importantes".

"Il est donc vrai, bien que nous soyons appelés à nous accorder en tout, et puisque nous sommes tous sujets à une part d'ignorance, qu'il faudra pardonner et accepter la communion de l'Eglise tant que les imperfections toucheront des points qui ne sont pas nécessaires à notre salut ou qui ne mettent pas en danger la transmission de la foi".

"Il pourra y avoir certains défauts dans la doctrine ou dans la façon d'administrer les sacrements qui pourtant ne devront pas nous détacher de la communion de l'Eglise, car tous les articles de la doctrine de Dieu ne sont pas d'une même sorte. Il y en a dont la connaissance est tellement nécessaire que nul n'en doit douter... Il y en a d'autres qui sont discutés entre les Eglises et néanmoins ne rompent pas leur unité".

"Chaque membre est tenu d'apporter ce qu'il pense juste, à condition que cela se fasse décemment et par ordre, sans troubler la paix ni la discipline".

________________

 

3. La communion quant à la conduite

Jean Calvin (Institution chrétienne)

"Quant à l'imperfection de la conduite, nous devons bien plus en supporter car il est facile de trébucher à cet endroit. Puisque, bien qu'elle soit sainte (Ep 5.26), le Seigneur prononce que son Eglise sera sujette à misère jusqu'au jour du jugement, c'est en vain que certains la cherchent pure et nette".

"Tous les fidèles doivent se souvenir de ces recommandations de peur qu'en voulant être trop grands zélateurs de justice, ils ne s'éloignent du règne des cieux qui est le seul vrai règne de justice.

Dès lors, que ceux qui ont une telle tentation pensent qu'en une grande multitude il y en a beaucoup qui leur sont cachés et inconnus, qui néanmoins sont vraiment saints devant Dieu.

Qu'ils pensent secondement que parmi ceux qui leur semblent vicieux (ayant des défauts), il y en a beaucoup qui ne se complaisent pas et ne se vantent pas en leurs vices, mais sont souvent émus de la crainte de Dieu d'aspirer à une vie meilleure et plus parfaite.

Troisièmement, qu'ils pensent qu'il ne faut pas estimer un homme d'après un seul fait, d'autant qu'il advient parfois aux plus saints de trébucher bien lourdement.

Quatrièmement, qu'ils pensent que la Parole de Dieu doit avoir plus de poids et d'importance pour conserver l'Eglise en son unité que n'a la faute de quelques mal-vivants à la dissiper.

Qu'ils pensent finalement, quand il est question d'estimer où est la vraie Eglise, que le jugement de Dieu est préférable à celui des hommes".

"Il y a toujours eu des personnes qui ont fait croire qu'elles avaient une sainteté parfaite comme si elles eussent été des anges du Paradis, et qui sont arrivées à mépriser la compagnie des hommes qu'elles jugeaient trop faibles.

Ainsi, certains prêchent par un zèle de justice inconsidéré, considérant qu'il n'y a pas Eglise si le fruit n'est pas correspondant à la doctrine. Certes, Dieu corrigera ceux qui, par paresse, donnent un mauvais témoignage au risque de troubler ceux qui sont faibles dans la foi.

Néanmoins, ceux qui sont trop sévères se trompent aussi en ce qu'ils oublient la clémence dont le Seigneur lui-même fait preuve.

Il est vrai que les pasteurs ne veillent pas toujours de près et, parfois aussi, sont plus faciles et doux qu'il conviendrait ; ou encore sont empêchés d'exercer une sévérité telle qu'ils le voudraient. Il en résultera que de nombreux impénitents se tiendront parmi les fidèles. Je confesse que cela est un défaut qui ne peut être regardé comme léger, puisque S. Paul le reprend sévèrement.

Mais si l'Eglise ne s'acquitte pas de son devoir, cela ne signifie pas que chacun doive décider de se séparer d'avec les autres... C'est une chose de fuir la compagnie des mauvais et autre chose, par haine d'eux, de renoncer à la communion de l'Eglise".

______________

 

4. Mari d'une seule femme

Cette mention, en 1 Timothée 3, semble couler de source.

Certains, cependant, comprennent qu'un serviteur de Dieu devrait nécessairement être marié.

D'autres comprennent qu'il devrait être marié une seule fois, y compris après un veuvage.

Ces interprétations ne sont pas impossibles, mais elles ne s'imposent pas.

Je voudrais plutôt retenir, outre la question du nombre (!), celle de la qualité de la relation conjugale. En effet, il ne suffit pas d'avoir une épouse pour être un bon mari. Or, si la chose n'est pas évoquée explicitement en 1 Timothée 3, elle me semble largement sous-entendue – et elle est évoquée ailleurs. Certains maris sont de bons chrétiens "à l'église" et de piètres maris à la maison. Cela n'est pas bon. Un ancien doit recevoir un bon témoignage de la part de son épouse !

Je voudrais mentionner la parole de Naomi à ses deux belles-filles veuves : "Peut-être l'Eternel vous donnera-t-il de trouver du repos dans la maison d'un mari" (Ruth 1.9). La vocation d'un mari est que son épouse soit dans le repos. De ce repos, l'épouse tirera l'énergie dont elle aura besoin pour sa vocation d'épouse et de chrétienne. C'est là la représentation exacte du repos que l'Eglise trouve en Jésus-Christ (Hé 4.11), repos pour lequel il a donné sa vie, repos dans lequel l'Eglise puise toute la force dont elle a besoin pour servir et combattre.

Noter que si l'épouse représente la position de l'Eglise aimée, cette Eglise comprend des femmes et des hommes ! A cet égard, les hommes chrétiens ont aussi la position féminine de l'Eglise aimée et soumise à son Seigneur. Mais dans le couple, la vocation des maris a pour modèle celle du Christ qui donne sa vie en sacrifice.

Ce repos suppose l'exercice d'une autorité bienveillante et protectrice (Ep 5.25-28), de manière inconditionnelle – c'est-à-dire pas seulement si l'épouse est comme ceci ou comme cela...

Ce repos suppose des égards et de la considération (1 Pi 3.7), "afin que rien ne vienne faire obstacle à vos prières", dit Pierre. Il s'agit donc d'un point essentiel. Un homme est particulièrement sensible à ce qu'il voit ; une femme à ce qu'elle entend. L'amour du mari s'exprime notamment dans des paroles d'attention et d'encouragement. Une femme correctement aimée développe des ressources remarquables. Elle multiplie la grâce qu'elle reçoit.

_______________

 

 

 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité