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Le blog de Charles Nicolas
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  • Dans une société déchristianisée où les mots perdent leur sens, où l'amour et la vérité s'étiolent, où même les prédicateurs doutent de ce qu'ils doivent annoncer, ce blog propose des textes nourris de réflexion biblique et pastorale.
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28 février 2017

Une offrande consumée

 

 

Une offrande entièrement consumée

 

Cher Charles,

Dimanche, vers la fin de ton message, tu nous parlais des offrandes sur l'autel qui devaient être entièrement consumées. Je voudrais comprendre comment pour moi cela peut devenir effectif dans ma vie aujourd'hui ? ( j'espère avoir bien formulé ma question).

En tous cas merci pour tout. Une bonne journée sous le regard de notre Seigneur.

R.

 

Chère R.

Les prédicateurs sont souvent tentés d'avoir des messages avec des mots positifs, agréables à entendre. Pourquoi pas ! Il est vrai que les chrétiens ont besoin d'être encouragés. Si la prédication de la Parole de Dieu est semblable à une nourriture, autant qu'elle soit bonne !

Parfois, les prédicateurs ont à coeur d'apporter des messages plus exigeants, plus radicaux. Cela correspond également à un besoin et de nombreux chrétiens sont reconnaissants quand cela est possible et présenté d'une bonne manière.

Mais il ne suffit pas au prédicateur de dire : "Il faut que". Qu'est-ce qu'on fait, après ? Comment on avance ?

En fait, il y a deux défauts à éviter : donner des recettes simplistes, des formules magiques, des trucs qui marchent, comme si les chrétiens étaient des enfants ; ou à l'inverse se contenter d'énoncer des principes généraux, de belles idées justes mais plus ou moins inapplicables. L'un n'est pas mieux que l'autre.

 

Que signifie 'offrir sa vie comme un holocauste, une offrande consumée' ?

Je donne quelques pistes pour tenter d'ouvrir un chemin.

 

1. Cette pensée est présente aussi dans le N.T., notamment sous la plume de Paul : "Offrez vos corps comme un sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu" (Ro 12.1). Ce n'est donc pas une réalité archaïque, dépassée. Cela montre que la finalité, ce n'est pas moi, c'est Dieu ! Tout est pour Lui (Ro 11.36).

 

2. Cette pensée n'est pas morbide. Ce n'est pas une négation de la vie, une destruction pour le néant. Elle rend possible le renouvellement de l'intelligence, le discernement de ce qui est "bon, agréable et parfait" (12.2). Il y a deux fois le mot 'agréable' dans ces deux versets !

 

3. Cette pensée est incompréhensible pour l'homme naturel, et elle semble irréalisable, même pour le chrétien. C'est comme pour le salut, pour l'amour, pour la paix... En un sens, ce n'est même pas la peine d'essayer ! Soit on se découragera, soit on croira qu'on y est arrrivé et on se trompera soi-même.

 

4. Je crois que c'est comme pour la foi, comme pour la prière, ou encore l'amour, la joie, etc. : c'est à la fois un engagement, une obéissance, et quelque chose qui vient de Dieu, une chose que Dieu opère en nous. Il doit y avoir les deux.

Donc, ce n'est ni Dieu tout seul : je n'aurais qu'à attendre qu'il le fasse ; et si je ne le vivais pas, ce serait sa faute ! Ni moi tout seul : ce serait une oeuvre de la chair, une imitation de l'expérience véritable.

 

5. On peut noter ceci : ce qui paraît impossible au chrétien, en fait il le vit parfois déjà, mais il ne s'en rend pas compte. Le diable lui dit : Tu ne vis rien. Dieu lui dit : Il faut simplement avancer encore, avec moi. Ce n'est pas pareil !

 

6. C'est donc une obéissance de la foi, à vivre "selon la mesure de grâce que Dieu a départie à chacun" (Ro 12.3). C'est-à-dire quelque chose à vivre au fur et à mesure que Dieu me le montre, me le demande et me le donne en même temps. C'est peut-être là une des clés.

Pour le dire autrement, il n'y a pas à décider de le vivre maintenant d'un coup, ni à reporter toujours à plus tard... Dans les deux cas, ce serait passer à côté de la voie que Dieu prépare, dans sa patience, sa pédagogie.

 

7. Il me semble important de rappeler que c'est une chose qui doit se faire une fois pour toute (c'est la conversion, la nouvelle naissance par laquelle j'ai été fait un avec Christ dans sa mort et sa résurrection) et c'est une chose qui doit se renouveler chaque jour, plusieurs fois par jour peut-être. Comme le mariage.

 

8. Les deux mots qui s'imposent, ici, c'est patience et promptitude.

Patience car ce que je ne peux pas vivre en un seul jour, Dieu me le fait vivre dans le temps, pas après pas, comme un arbre qui grandit.

Promptitude car si Dieu me demande de faire un pas aujourd"hui, mieux vaut le faire aujourd'hui même. C'est la condition pour continuer à entendre la voie de Dieu.

 

9. "Offrir son corps" (Ro 12.1), ce n'est pas offrir les choses extérieures seulement. Le corps, ici, désigne la totalité. Presque le synonyme du coeur. Une des difficultés, c'est de cerner la dimension du coeur. C'est là que Dieu parle et verse son amour. Mais c'est aussi là que se dissimule la nature rebelle, le mensonge, etc. Si le coeur est touché, c'est gagné !

 

10. Offrir son corps, c'est une expression qui comprend les verbes quitter, séparer, couper. C'est la dimension de la repentance qui permet au Royaume de Dieu de grandir. Faire de la place pour Dieu. Oter les obstacles. En un sens, c'est l'essentiel. Le reste, c'est Dieu qui le fait.

 

11. Il faut d'abord que Dieu montre ce qui fait obstacle. Il le fait. Puis, il faut le voir, ou plutôt l'accepter. Puis il faut ôter, si possible de manière définitive, irréversible. Dans certains cas, on aura intérêt à vivre cette démarche avec un témoin (Ep 4.21-32).

 

12. Oter les obstacles, cela ne peut se faire que progressivement. Au fur et à mesure que Dieu le montre. Chaque pas permet de se préparer à faire le pas suivant. On ne peut pas sauter les étapes. Mais en même temps, cela devrait se faire promptement. Au fur et à mesure que Dieu le montre ! Je me répète...

 

13. Certains de ces obstacles sont difficiles à ôter car il semble qu'ils font partie de nous-mêmes. Il semble qu'on s'habitue même aux poutres... Il peut y avoir des étapes coûteuses. Mais le fruit qu'elles permettent vaut amplement ce qu'on aura perdu.

 

14. L'autre mot qui s'impose, c'est évidemment mourir. La notion de 'sacrifice' le dit. Christ est mort pour nous. Il est aussi mort pour nous entraîner dans la mort avec lui. "La mort de la mort par la mort à la croix" disaient les Puritains . La mort spirituelle, c'est le salaire du péché. La mort avec Christ (et pas seulement de 'Christ à ma place' !), c'est la délivrance du péché (Ro 6.1-7).

 

15. Tout chrétien l'a déjà vécu, à sa conversion. De manière plus ou moins profonde. Plus loin sera allée la réalité de la mort "à la croix" en moi, plus grande sera la dimension de l'Esprit dans ma vie. En fait, le baptême de Jésus, c'était déjà mourir. Il a été rempli de l'Esprit après (Luc 4.1, 14).

 

16. Nous devons le vivre dans la plus grande vérité, car il est possible de se tromper soi-même. Par exemple, meurtrir la chair pour le plaisir de la chair... (1 Tm 4.3). Il n'y aura pas de fruit. Il faut que ce soit l'oeuvre de Dieu en moi ; pas mon oeuvre.

"Le fruit que produit l'Esprit, c'est l'Amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la mansuétude, la fidélité, la douceur, la tempérance. La loi n'est pas contre ces choses" (Ga 5.22).


Charles

 

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