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Le blog de Charles Nicolas
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  • Dans une société déchristianisée où les mots perdent leur sens, où l'amour et la vérité s'étiolent, où même les prédicateurs doutent de ce qu'ils doivent annoncer, ce blog propose des textes nourris de réflexion biblique et pastorale.
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9 mars 2017

Qu'est-ce que l'onction d'huile ?

 

Qu'est-ce que l'onction d'huile ?

 

Il y a des pasteurs qui pratiquent l'onction d'huile chaque semaine ou presque. D'autres y ont recours trois ou quatre fois dans tout leur ministère, au point où beaucoup de chrétiens ignorent le sens de ce geste simple auquel est attachée une grâce réelle.

Le mot onction, comme le verbe oindre, ne sont pas rares dans la Bible. Dans l'Ancien Testament, ils sont liés au don de l'Esprit en faveur de personnes choisies au sein du peuple de Dieu, en vue d'une mission particulière à remplir. "Tu prendras une fiole d'huile que tu répandras sur sa tête et tu diras : "Ainsi parle l'Eternel : Je t'oins roi d'Israël" (2 Rois 9.3).

Dans le Nouveau Testament, Jésus se présente comme celui que l'Esprit de Dieu a oint, en vue d'une mission à remplir ! (Luc 4.18 ; Actes 10.38). C'est d'ailleurs le sens du mot 'Christ' ou 'Messie'. Jésus est aussi celui qui, par sa mort et sa résurrection, ouvre un temps nouveau : l'Esprit sera désormais répandu sur beaucoup, c'est à dire sur les disciples du Seigneur (Actes 2.17, 39). L'apôtre Jean établit clairement le lien entre l'événement de la croix et la venue de l'Esprit au chapitre 7 de son Evangile : "Celui qui croit en moi, dit Jésus, des fleuves d'eau vive couleront de son sein, comme dit l'Ecriture. Il dit cela de l'Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui ; en effet, l'Esprit n'avait pas encore été donné, parce que Jésus n'avait pas encore été glorifié" (7.38-39).

 

Deux dérives sont possibles :

D'une part, le 'magisme', le sacramentalisme, le ritualisme qui accordent une valeur excessive aux gestes ou aux formules (Galates 6.15).

D'autre part, l'intellectualisme qui réduit toute réalité spirituelle à un raisonnement, à une image ou à une connaissance abstraite (2 Timothée 1.6-7).

Dans les Ecritures, la grâce de Dieu n'est pas qu'une idée, un principe : c'est un secours accordé, un don communiqué. Il en est de même du Saint-Esprit dont la Bible parle en termes concrets : il est répandu (Actes 2.17), versé (Rom 5.5), il peut venir sur quelqu'un, habiter, remplir, oindre, il peut soupirer, être attristé... L'huile, dans l'onction, atteste cette réalité-là, un peu comme le vin de la cène atteste la réalité du sang versé sur la croix. On comprend que cela a un rapport avec la foi. Le geste de l'onction (comme celui de venir à la cène) est un geste à vivre par la foi et pour la foi.

Nous savons que les disciples du Seigneur pratiquaient l'onction d'huile sur les malades en vue de la guérison (Marc 6.13). Mais l'enseignement le plus explicite sur l'onction d'huile, pour ce qui est de la vie de l'Eglise, se trouve dans la lettre de Jacques, l'apôtre de l'église de Jérusalem, au chapitre 5.

Avant d'examiner ce passage (versets 13 à 16), il est utile d'en examiner le contexte. L'apôtre parle à plusieurs reprises de la patience dans les épreuves (1.2-4, 12 ; 5.7-8). Il recommande aussi de mettre en pratique la Parole (1.22) et la foi (2.14), c'est à dire de ne pas avoir une attitude légère. Il recommande aussi, dans le même sens, d'adresser nos demandes à Dieu avec une foi assurée (1.6-8), et une motivation pure (2.1-4), c'est à dire qui ne soit ni égoïste ni vaniteuse.

C'est dans cette perspective que nous pouvons comprendre le premier verset du passage qui nous intéresse : "Quelqu'un parmi vous est-il dans la souffrance, qu'il prie" (5.13). Nous comprenons qu'il ne doit pas y avoir de précipitation, comme si l'impératif premier était seulement de ne plus souffrir. Prier, ici, doit être compris dans le sens de se tenir devant Dieu et rechercher sa volonté. On pourra lire, dans ce sens, 2 Chroniques 7.14 ; 16.12 ; Ps 139.23-24 ; Actes 9.11 à 15.

"Quelqu'un parmi vous est-il malade ? Qu'il appelle les anciens de l'église et que les anciens prient pour lui en l'oignant d'huile au nom du Seigneur" (5.14). Parmi vous désigne un membre de l'église, un chrétien ou quelqu'un qui se tient en grande proximité avec la communauté.

Le texte ne décrit pas un mécanisme complexe ou mystérieux, mais plutôt un geste d'obéissance et de foi – cela de la part de la personne malade et de la part des anciens. Ces derniers démontrent par là leur vocation de bergers soucieux de prendre soin du peuple que Dieu leur confie et de manifester la miséricorde et la sollicitude du Seigneur (Actes 20.28).

Nous remarquons que l'initiative appartient à la personne malade. Encore faut-il qu'elle ait été enseignée dans ce sens ! Ainsi, que le malade ne se précipite pas, mais qu'il n'attende pas non plus d'être à l'extrémité...

Le mot traduit pas 'malade' est (en grec) asthénia qui a donné en français le mot asthénie et qui désigne un état de grande faiblesse... quelle qu'en soit la cause. On peut comprendre que ce geste soit demandé par un chrétien qui se sent sans force, sans pour autant qu'il s'agisse à proprement parler d'une maladie.

Le texte se poursuit ainsi : "La prière de la foi sauvera (secourra) le malade et le Seigneur le relèvera ; et s'il a commis des péchés, il lui sera pardonné" (5.15). Le sens du texte doit être reçu tel qu'il est. Il peut y avoir un lien entre un état de péché et une maladie ou une fatigue excessive. En effet, le péché non confessé épuise l'âme et le corps, et empêche de recevoir le repos de Dieu (Ps 32.3-5 ; 1 Jean 1.5-9). Le refus de pardonner peut constituer un tel obstacle, par exemple. Mais, il faut le dire, le lien entre maladie et péché n'est pas du tout systématique.

Le verbe traduit par relever (5.15) signifie aussi réveiller et évoque la puissance de la résurrection. Il s'agit d'être remis debout, au sens propre ou figuré, en vue de reprendre la marche, en vue de continuer à servir. Il peut bien arriver que la maladie soit ôtée ; il peut aussi arriver qu'elle demeure, mais que des forces nouvelles soient données qui permettent de poursuivre la route avec foi. Dans les deux cas, c'est l'oeuvre de la grâce de Dieu ; dans les deux cas c'est une victoire et un sujet de reconnaissance. Dans cette perspective la guérison (le relèvement) n'est pas attendue comme une fin en soi, mais comme un bienfait reçu en vue d'une consécration nouvelle (Romains 12.1).

On le voit, ce geste se situe dans le cadre d'un accompagnement pastoral et il peut concerner chaque membre de l'église. Comme acte de foi envers Dieu, comme mise en lumière devant les frères, l'onction d'huile est toujours suivie d'un encouragement. Puisque c'est le cas, n'hésitons pas à en parler, à le demander, à le pratiquer. Et quand Dieu nous aura 'relevé', ne craignons pas de le dire, en guise de témoignage.

Charles NICOLAS

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Commentaires
M
AMEEEEN C’EST TRÈS
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