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Le blog de Charles Nicolas
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  • Dans une société déchristianisée où les mots perdent leur sens, où l'amour et la vérité s'étiolent, où même les prédicateurs doutent de ce qu'ils doivent annoncer, ce blog propose des textes nourris de réflexion biblique et pastorale.
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30 mai 2014

Où est le coeur ?

 

Où est le coeur ?

 

Chaque être humain devrait se poser sérieusement la question et il est étonnant que la plupart passent la majeure partie de leur vie sans s'interroger sur le sujet. En fait, la plupart des hommes vivent en ignorant qu'ils ont un cœur. Ils sont comme la femme Samaritaine avant sa rencontre avec Jésus (Jn 4.13-15), comme le fils prodigue avant qu'il soit « entré en lui-même » (Lc 15.17) ...

Il nous faut revenir sur ces trois dimensions de la personne humaine, de « tout notre être » comme dit Paul en 1 Th 5.23, que sont le corps (soma), l'âme (psyché) et l'esprit (pneuma). Les trois sont créés par Dieu, ils sont indissociables, et chacun est parfois utilisé pour désigner la personne dans son entier. En d'autres termes, il ne s'agit pas de composantes qui seraient seulement conjointes comme les pièces d'un puzzle.

En un sens, le corps, c'est toute la personne. C'est ce que Paul dit quand il recommande d'offrir nos corps en sacrifice (Ro 12.1ss) ou quand il dit que celui qui couche avec une prostituée est « un seul corps avec elle » (1 Co 6.16). Dans ce même passage, il dit que nos corps sont membres de Christ (6.15) : on comprend que c'est la personne toute entière. Dans ce même passage, il dit que notre corps est devenu le temple du Saint-Esprit : il veut dire que ce que nous faisons avec notre corps affecte la personne toute entière, on ne peut pas dissocier. Voir 6.16-17. Pourtant, nous ne sommes pas qu'un corps. Mais le corps, c'est toute la personne ; c'est ce que nous disons quand nous parlons de la résurrection des corps.

Quelques fois (souvent) la personne est aussi désignée par le mot âme. Quand le psalmiste dit : « Nul ne prend souci de mon âme » (42.5), il veut dire : Personne ne pense à moi. Quand nous lisons que « Lot avait son âme tourmentée jour et nuit à cause de ce qu'il entendait et voyait » (1 Pi 2.8), nous savons qu'il était entièrement tourmenté. Il est vrai que si l'âme correspond à la pensée, à la volonté et aux émotions, c'est beaucoup ! Et cependant, l'âme n'est pas le corps... bien qu'elle en soit très fortement dépendante – et inversement. Un simple couteau de cuisine suffit à tuer un être humain... corps et âme !

Déjà, nous voyons qu'il n'est pas réellement possible de localiser le corps et l'âme, et surtout l'âme. La pensée... c'est le cerveau ? Les émotions, c'est les entrailles ? Et la volonté ? Et pourtant, nous savons bien que l'âme existe, qu'elle fonctionne. Quand le psalmiste parle à son âme, il se parle à lui-même finalement (Ps 42.6...).

L'esprit est distinct de l'âme, mais notre difficulté est grande pour en cerner la réalité. D'une part, à cause du péché (et sans une révélation accordée par Dieu), c'est une dimension qui demeure étrangère à l'homme naturel, hors de sa portée. D'autre part la philosophie, la religion et le langage populaire ont amalgamé l'âme et l'esprit. Ne dit-on pas de quelqu'un qu'il est un homme d'esprit parce qu'il fait de bons mots ?

On pourrait dire que l'âme est en partie mystérieuse en raison de sa complexité. Mais l'esprit l'est encore davantage car il tient sa nature de Dieu qui est Esprit. Quand Jésus parle de cela à Nicodème (Jn 3.5-7), il déplore que celui-ci ne puisse pas saisir ce qu'il dit malgré son grand savoir. Quand Jésus rappelle cela à la femme Samaritaine (Jn 4.20-24), c'est pour lui indiquer qu'il n'y a pas un lieu spécifique pour adorer Dieu. On comprend que la manière humaine et religieuse de servir Dieu se situe uniquement au niveau psychique (pensée, volonté, émotion). C'est le propre de toutes les religions. Il s'agit d'imiter la vie spirituelle avec les ressources psychiques...
Et le cœur  ?

Le mot cœur a, lui aussi, diverses acceptions, selon le langage. C'est un muscle, celui que soigne le cardiologue. On sait que beaucoup de choses dépendent de ce muscle ! Dans le langage courant, c'est le siège des émotions, du ressenti, des élans. L'apôtre Pierre parle souvent avec son coeur, si on veut ; et souvent, le Seigneur doit le reprendre. Mais cela relève du psychisme, en réalité.

Dans la Bible, le cœur est le siège de l'esprit de l'homme. Impossible à localiser, donc. Et pourtant, il existe bel et bien et il revêt une importance majeure comme en témoigne ce verset du livre des Proverbes : « Garde ton cœur plus que tout autre chose, car de lui viennent les sources de la vie » (4.23). Là aussi, la personne tout entière est comprsie, mais surtout cette part centrale que Dieu désire, plus profonde et cruciale que seulement la volonté, la pensée et les sentiments.

Une personne peut servir Dieu avec sa pensée, sa volonté et ses sentiments (c'est l'engagement de type religieux) sans avoir donné son cœur, sans que son cœur ait été touché, régénéré. Cette personne s'appartient encore à elle-même. C'était le cas de Nicodème, des disciples, de Saul de Tarse, de Luther avant leur conversion. Ces personnes ont du découvrir la différence radicale entre ce que l'homme peut faire pour Dieu et ce que Dieu peut et veut faire pour et en elles !

On ne peut pas localiser le cœur ; cependant, la construction du temple de Jérusalem nous donne une indication pédagogique précieuse : le parvis était la dimension extérieure du temple, ouverte à tous (le corps) ; le lieu-saint était réservé à certains seulement, sous la condition de divers rites de purification (l'âme) ; le saint des saints était réservé au souverain sacrificateur une fois par an. Là résidait la présence de Dieu. C'est la dimension de l'esprit. Tel est le coeur de l'homme régénéré.

Quand Jésus est mort, le voile du temple s'est déchiré, de haut en bas, indiquant qu'une nouvelle disposition était inaugurée par ce sacrifice : un temps où l'Esprit serait répandu avec une plus grande abondance sur la multitude des rachetés, comme Jésus l'avait déjà clairement annoncé (Jn 7.37-39). Les rachetés, ce sont ceux qui ont invoqué personnellement le Nom de Jésus comme Sauveur et Seigneur de leur vie et qui ont été ainsi purifiés par son sang. Cette purification est nécessaire – et suffisante ! - pour que l'Esprit soit accordé, et avec lui la vie éternelle (Jn 3.36).

Qu'en est-il de l'incroyant (ou du croyant non régénéré) ? Pascal rappelle qu'il y a, dans le coeur de chaque homme, “un vide qui a la forme de Dieu”, et Saint Augustin constate que l'homme est “inquiet jusqu'à ce que Dieu repose en lui ». En d'autres termes, cet homme vit avec toutes les ressources de son corps et de son âme. Quand bien-même il donnerait « tous ses biens pour la nourriture des pauvres, ou même son corps pour être brûlé » (1 Co 13.3), cela ne lui servirait de rien.

La vie de l'Esprit (ou de l'esprit) ne vient pas de nous. Elle est donnée, elle est reçue, comme le salut, comme la vie éternelle, comme la foi, comme l'espérance et comme l'amour (Ro 5.5). C'est la dimension de la grâce sans laquelle il n'y a plus qu'une parodie de l'Evangile. L'amour agapé n'est présent que là où il est reçu et il ne peut être reçu autrement qu'en Jésus-Christ (1 Jn 4).

Le fait que nous ayons du mal à distinguer entre l'âme et l'esprit ne remet pas en question la différence totale de niveaux entre les deux (1 Co 12-16). Et cette différence totale réclame qu'on ne les confonde pas ! Il en est de même pour ce qui est d'être chrétien ou pas, d'être sauvé ou pas. A certains égards, nous pouvons considérer l'assurance du salut (par la grâce) comme un signe de la nouvelle naissance, en vertu du témoignage intérieur que l'Esprit donne à notre esprit, que nous sommes devenus enfants de Dieu (Ro 8.14-16).
                       

Charles Nicolas

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Commentaires
M
Je trouve très bien exprimé cette vérité "Nicodème, Saul, Luther... ont découvert la différence entre ce que l'homme peut faire pour Dieu et ce que Dieu peut et veut faire <br /> <br /> pour et en elles".<br /> <br /> Cela nécessite la transformation, la métamorphose, et qui implique de la sorte l'abandon total entre les mains de Dieu afin de porter du fruit.<br /> <br /> Seules les épines de la vie( pour ma part) à condition de s'attacher au Seigneur nous permettront de porter pleinement du fruit.<br /> <br /> Même si parfois je ne comprends pas du tout et que je suis" submergé(e)," je sais que le plan de Dieu s'accomplit dans ma vie.
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