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Le blog de Charles Nicolas
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  • Dans une société déchristianisée où les mots perdent leur sens, où l'amour et la vérité s'étiolent, où même les prédicateurs doutent de ce qu'ils doivent annoncer, ce blog propose des textes nourris de réflexion biblique et pastorale.
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19 mars 2014

Les leçons d'un réveil (2)

 

 

Les leçons d'un Réveil



II. Forces et faiblesses de ce Réveil



"Rends compte de ton administration" (Mt 25.14-15 ; Lc 16.2)



Nous ne sommes pas appelés à examiner sans cesse ce qu'ont fait les autres pour dire si c'était bien ou pas bien. C'est trop facile et surtout, cela ne fait pas beaucoup avancer les choses. La parabole de la poutre et de la paille renvoie chacun à lui-même. "Rends compte de ton administration", cela signifie : Qu'as-tu fait, toi, de ce que tu as appris, de ce qui t'a été confié ?

Mais cela ne signifie pas que nous ne pouvons pas tirer instruction de ce que les autres ont vécu, comme cela est aussi écrit par Paul : "Ces choses leur sont arrivées pour nous servir d'exemple". Les églises jeunes, en particulier, devraient bien examiner ce qu'ont vécu leurs prédécesseurs, pour tirer exemple et ne pas reproduire les mêmes erreurs. C'est dans ce sens que nous allons nous pencher maintenant sur quelques points fort du Réveil de la Drôme, pour être exhortés dans ce sens ; mais aussi sur quelques points faibles, pour en tirer leçon, pour y réfléchir au moins.



1. Les points forts



Il y en a eu de nombreux, grâce à Dieu, et le fait que cela ait été vécu dans un contexte assez proche du nôtre, somme toute, nous engage à y prêter attention. Je retiendrai ici 3 points positifs de ce Réveil : l'unité de l'expérience chrétienne, l'unité dans le travail d'équipe et l'unité des doctrines principales.



a. L'unité de l'expérience chrétienne


Très rapidement, et bien qu'ils aient été très impliqués, les Brigadiers ont été contraints de constater que ce n'était pas leur œuvre : de ce qui se passait en eux, entre eux et autour d'eux, ils étaient les bénéficiaires et les témoins autant que les acteurs. C'est là sans aucun doute une constante dans tout Réveil authentique, et cela n'est pas sans conséquences sur les fruits qui seront portés.

Une des conséquences, c'est la conscience que ce qui se passe appartient à Dieu en tout premier lieu. Nous n'en sommes pas les propriétaires, mais les gérants. Ce n'est pas la même chose ! Cela implique tout à la fois l'humilité et le sérieux. C'est le contraire de l'orgueil et de la légèreté ! Cela n'exclue pas la joie, nous l'avons vu, car le Maître a confié des biens précieux, et on le voit à l'oeuvre, lui aussi. Tout cela n'est pas sans rappeler le témoignage que nous avons au début du livre des Actes où la crainte et la joie se côtoient.

On constate également que les participants du Réveil sont à la fois marquée par la piété (le désir de plaire à Dieu dans tous les domaines de ma vie), par l'étude (ils chantaient beaucoup mais ne faisaient pas que chanter ; les enseignements étaient très solides) et le désir de s'engager (on n'était pas que des auditeurs, des consommateurs, mais des serviteurs). "Comme de bons administrateurs des diverses grâces de Dieu, que chacun mette au service des autres le don qu'il a reçu", dit Pierre (1 Pi 4.10).


Nous devrions veiller à ce qu'aucune de ces trois dimensions ne soit absente ou même défaillante !
- Si nous oublions la piété, l'étude et l'engagement serviront à peu de chose.
- Si nous négligeons l'étude, si nous nous contentons de trois versets bibliques toujours les mêmes, nous deviendrons vite sentimentaux, nous dévierons sans nous en apercevoir. Les Réformateurs prêchaient sur toute la Parole de Dieu, verset par verset.
- Si nous oublions l'engagement dans tous les domaines de la vie, en commençant pas la maison, nous serons des parleurs et non des serviteurs et des servantes. Il y aura peu d'autorité, peu de fruit, car nos paroles ne seront pas portées par un vécu.
C'est ce que j'appelle l'unité de l'expérience chrétienne. Cf. Actes 2.42.

Parmi les implications de cette compréhension de la marche chrétienne, il y a la dimension morale. La morale n'est pas le cœur de la vie chrétienne, mais elle est au cœur de la vie chrétienne. Pour Dieu, il n'y a pas de cloisons. Tous les domaines de notre vie doivent être amenés à sa lumière.

Cela nous parle aussi de la nature de la tâche pastorale, si souvent dévaluée aujourd'hui. Le pastorat touche-à-tout, le pastorat minimal, le pastorat absorbé par l'événementiel, les spectacles... sont bien incapables de répondre aux vrais besoins de l'Eglise, de favoriser sa maturité.

Jean Calvin faisait de l'engagement pastoral régulier des anciens une condition de l'affermissement et du développement de la Réforme.



b. L'unité dans le travail d'équipe


Après le passage des Brigadiers à Genève, le Docteur Paul Tournier écrit un important article sur la Brigade de la Drôme. « Une unité parfaite se manifestait. La force du témoignage en était accrue. Ce fut pour ceux qui avaient parlé une expérience nouvelle, décisive... Un groupe de prédicants, fils de la Réforme, qui sont d'accord entre eux, qui ne mettent pas la liberté d'examen avant la loi... Le groupe sait ce qu'il veut, et ils veulent tous la même chose, exactement ».

L'unité spirituelle entre les divers ministères que Dieu accorde à son Eglise est très certainement un atout majeur, pour ne pas dire une nécessité élémentaire dans l'œuvre de Dieu. Rappelons-nous ce témoignage de Jean Cadier : « Ce travail d'équipe était une chose tout à fait nouvelle... Obligés à la brièveté pour laisser à chacun le temps nécessaire, nous donnions plus de force à nos paroles ». Nul ne pouvait s'approprier la paternité de l'œuvre ; une soumission mutuelle était nécessaire et très certainement visible parmi eux, et cela dans un commun désir de se soumettre à Dieu dans un esprit de service. Les messages des Brigadiers s'introduisaient et s'appuyaient mutuellement, de telle sorte que c'était un seul et même message porté par quatre serviteurs ! Pas de vedettariat !

Il me semble constater aujourd'hui une quasi phobie de l'unanimité, comme si elle était nécessairement le signe d'une dérive sectaire ou fanatique. Le risque existe, il est vrai, mais l'individualisme ou la culture du débat sont-ils la meilleure parade ? Que vaut une décision prise à 51 % des suffrages ? "Si deux s'accordent..." dit Jésus, sans préciser le temps qui sera nécessaire.

Jean Calvin faisait de l'unité spirituelle entre les pasteurs une condition pour l’affermissement et l'extension de la Réforme.



c. L'unité des doctrines majeures


Après le passage de la Brigade en Suisse, un journaliste écrit un article dans la Gazette de Lausanne. « Quel message inédit nous apportent-ils ? Le souffle même du calvinisme ». Si le sérieux de l'attitude avait frappé le pasteur Deransart, c'est le sérieux du fondement biblique qui semble avoir marqué ce témoin attentif, et plus précisément la prise en compte de l'Ecriture comme un tout cohérent autour de la personne et de l'œuvre de Jésus-Christ. « L'hérétique, écrit-il, c'est celui-là qui, dans la Parole, choisit si peu que ce soit la vérité conforme à ses circonstances et à celles de son époque, à son esprit, à son tempérament ».
Jean Cadier écrit : « Dans le désir ferme de l'obéissance à mon Seigneur et de la soumission au Saint-Esprit, j'ai depuis le début de mon ministère entrepris de refaire ma théologie par la prière et la lecture assidue de la Bible... Ainsi, sur un coin de table, sans autre secours que quelques commentaires, j'ai recommencé mes études... De cette lecture « naïve » de la Bible, peu à peu s'organisait en moi une dogmatique, une révélation du plan de Dieu pour le salut des hommes... J'acceptais, j'admirais, j'adorais... L'un après l'autre, les systèmes intellectuels s'effondraient, sans vie, sans efficacité ».

Jean Calvin faisait de l'unité doctrinale entre les pasteurs une condition pour l'affermissement et l'extension de la Réforme.


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2. Les points d'ombre



Il peut être assez facile, après coup, de relever les points de faiblesse, les erreurs qui semblent avoir été commises. Ce n'est pas une raison pour ne pas le faire, si c'est en vue d'en tirer un enseignement pour nous-mêmes. Qu'il suffise de le faire avec prudence et modestie.

Je retiens 3 points : la crise pentecôtiste, le départ d'un des acteurs, la question de l'unité de l'Eglise - avec une leçon à en tirer chaque fois.



a. La crise pentecôtiste


A Privas, dans cette même période, un important auditoire se rassembla pour écouter l'évangéliste anglais Douglas Scott dans le cadre d'une mission organisée par le pasteur de l'Eglise libre et celui de l'Eglise réformée. Cependant, l'attitude et le message des prédicateurs pentecôtistes, souvent venus du Pays de Galles ou d'Angleterre, produisaient de l'enthousiasme chez les uns et de l'inquiétude, voire de la réprobation chez les autres. Ils s'adressaient certes à des inconvertis pour leur annoncer l'Evangile (en mettant en avant la guérison), mais aussi aux chrétiens en leur parlant de bénédictions plus grandes que ce qu'ils avaient vécu.

Des entretiens eurent lieu entre les Brigadiers et les pasteurs pentecôtistes. Un désaccord se manifesta surtout sur les méthodes employées. Dans un article intitulé « Casse-cou », écrit en 1932 dans le journal Le Matin vient, un des Brigadiers opposa la solennité d'une « vraie réunion de Réveil » avec le « mélange de débraillé et de comique, de tragique et de faubourien » des réunions pentecôtistes. « Le pentecôtisme rejettera les plus faibles dans la foi vers le rationalisme, les nerveux dans le trouble, les fidèles vers le sectarisme. Parce que c'est un mélange de vrai et de faux. C'est un mouvement de l'Antéchrist ! ».

Cet article valut au journal 2000 désabonnements (sur 5000 abonnés). Mais les Brigadiers maintinrent leur position. Etait-ce du courage ou de l'obstination ? On peut imaginer que l'évolution de ces deux mouvements aurait pu être différente si ces pasteurs étaient parvenus à s'accorder, avec des conséquences peut-être très importantes pour notre pays.

Pourquoi n'arrivons-nous pas à nous accorder malgré nos différences ? Ces différences tiennent-elles à des questions de style, de caractère, de pouvoir, d'incompréhensions, de craintes, d'instinct de propriété ? "Rends compte de ton administration !" dira le Seigneur. Ces différences tiennent-elles à des doctrines majeures ou à des doctrines secondes ? Jean Calvin a dit : "Toutes les doctrines sont importantes, mais toutes ne sont pas aussi importantes". Cela est d'une grand sagesse.
Nous ne pouvons pas être chrétiens et servir le Seigneur les uns sans les autres.


b. Le départ d'un des acteurs


Victor Bordigoni était l'aîné de la Brigade, le serviteur de l'Armée du Salut sans diplôme théologique, mais aussi celui par qui le Réveil avait débuté à La Motte Chalencon et, pour les jeunes pasteurs de la Drôme, il était le fondateur de la Brigade. « Personnellement, dit Jean Cadier, je devais beaucoup à Victor Bordigoni. Chaque fois que je le rencontrais, ne fût-ce qu'une heure, je retirais toujours de cet entretien une force pour ma vie spirituelle. Il m'apparaissait comme un homme de foi totale. Je lui dois l'orientation de mon ministère vers le salut des âmes et la seule gloire de Dieu. J'avais dans mes études souvent lu des livres sur la sanctification, mais je n'avais jamais eu l'envie d'en faire la règle de ma vie. C'est ce frère qui m'a ouvert le chemin vers la sainteté et m'y a entraîné par ses exhortations. J'avais en lui une confiance absolue... ».

Un jour, en août 1927, un voile se déchira d'un coup sur cette vie. Une erreur d'adresse sur une carte fit connaître qu'une trop grande intimité existait entre Bordigoni et sa secrétaire. Quand les Brigadiers lui demandèrent des explications, il entra par correspondance dans un système de défense mensonger qui donna à cette affaire une dimension « qui rendait impossible la continuation d'un travail en commun dans la Brigade. La confiance était perdue ». Les Brigadiers lui dirent leur résolution de ne plus lui confier la direction de leur Mouvement, lui demandèrent de rester dans le silence pendant un mois. Or, jusqu'à présent, Bordigoni présidait toutes les réunions publiques, prononçait toujours l'appel qui clôturait ces réunions, dirigeait tous les conseils de la Brigade... « D'un seul coup, tout cela nous était enlevé. Aucun de nous n'avait atteint trente ans ». Au bout de quelques jours, Bordigoni essaya de ressaisir la présidence, revint sur ses aveux antérieurs et refusa le silence qu'on lui avait demandé de garder. La situation fut alors portée devant la Commission du Synode régional des ERE qui demanda la cessation de son ministère à La Motte.

La chair est faible, le Diable est habile. Calvin dit : "Il arrive aux plus saints de trébucher bien lourdement"... Nul n'est à l'abri. N'oublions jamais cela. Par ailleurs, je crois qu'on peut se demander si les Brigadiers ne sont pas passé d'une « confiance absolue » à une sévérité excessive à l'égard de leur collègue ; si la rigueur morale qui était au cœur de leur mouvement ne les a pas empêchés d'user d'une discipline plus pastorale et restauratrice. Trop ne corrige pas le pas assez. Ne l'oublions pas non plus.



c. La question de l'unité de l'Eglise


C'est une page importante de l'histoire du protestantisme qui s'est jouée là, avec des retentissements ou des prolongements qui demeurent aujourd'hui.

Il y avait deux Eglises réformées en France, une de tendance évangélique et une libérale. Suite au traumatisme de la Première Guerre mondiale, une volonté d'union s'est développée, avec le désir de travailler à la restauration de l'unité de l'Eglise réformée en France, volonté qui s'est exprimée par un vœu adopté au synode régional de la Drôme, en mai 1933 à Bourdeaux, synode dont Jean Cadier était le modérateur. Une Délégation mixte (réformée évangélique et réformée libérale) se constitua et entreprit de longues et fastidieuses négociations. Jean Cadier fit partie de cette Commission. Le Réveil a décliné à partir de ce moment-là.

Quand on lit les messages donnés par les Brigadiers lors des Conventions, on constate que leur théologie est réellement calviniste, marquée par l'esprit d'un Réveil réellement évangélique. La question de l'autorité de l'Ecriture est traitée de manière extrêmement claire face à toutes les tentations de l'humanisme et du rationalisme. Pourtant, quand J. Cadier relate les rencontres de la Commission mixte, il écrit : « Il ne me fallut pas longtemps pour me rendre compte que nous étions très proches dans la foi ». Comme cela est étonnant ! C'est comme si soudain des considérations sentimentales avaient pris une part majeure dans leur jugement.


Quand les Brigadiers annoncent leur décision de travailler à la restauration de l'unité de l'Eglise réformée, en 1936, les désabonnements se mettent à pleuvoir. Près de deux mille !  J. Cadier écrit : « Avec les deux mille désabonnements que nous avait coûtée notre position contre le Pentecôtisme, cela faisait quatre mille abonnés en moins dans un journal qui tirait à cinq mille. Peu importe. Notre certitude était trop forte pour que nous l'abandonnions ».

Ici, nous pouvons nous interroger. Sur quoi s'appuyait cette certitude ? Etait-elle cohérente avec ce que les Brigadiers avaient appris du Réveil ? Ou était-ce une ambition toute humaine, une volonté propre de créer une unité institutionnelle, un rêve qui ne pouvait se réaliser que dans la compromission ? Jésus-Christ était-il toujours le centre de leur message, comme au début ?



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Ces questions peuvent se poser à nous aussi. On peut être très sûr de soi et se tromper ! Quelle est ma motivation profonde dans ce que je fais ? Pourquoi suis-je très craintif sur certains sujets, dans certains domaines, et presque laxiste pour d'autres ? Quand je suis à genoux devant Dieu, je lui présente mes plans ou je veux entrer dans les siens ?

Enfin, nous apprenons avec ce Réveil qu'une personne peut servir Dieu avec zèle et avec fruits pendant tout un temps – et se tromper plus tard, sans s'en rendre compte. Il n'y a pas d'infaillibilité ! Cette personne reprend les rênes, elle suit sa volonté, elle décide de ses projets et des plans pour y parvenir... Combien cela est redoutable, combien nous devons veiller sur nous-mêmes, combien nous devons douter de nous-mêmes pour placer notre confiance en Dieu et en lui seul, et demeurer dépendants, entièrements dépendants.

Je terminerai avec une citation de l'évangéliste anglais Roy Hession, qui a vécu le Réveil en Afrique de l'est, une citation qui montre le décalage qui peut exister entre ce que je pense du Réveil et ce qu'est le Réveil : "Le Réveil, ce n'est pas le ciel qui s'envole, c'est le plancher qui s'effondre !".


Charles Nicolas


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Annexes

Annexe 1.

Bref rappel historique



L'Eglise réformée en France a connu un parcours extraordinairement difficile, dès sa naissance, avec la persécution dont elle a été l'objet, avec la destruction des temples, la mise à mort des pasteurs, l'exode vers des pays de refuge d'une partie importante de ses membres. Cependant, c'est au cours du XIXème siècle que son unité s'est brisée.

Il y eu, en 1848, le choix de certaines de ces églises de sortir du régime du Concordat (sous l'influence d'Alexandre Vinet et sous la direction de Frédéric Monod et d'Agénor de Gasparin) pour constituer l'Union des églises libres. Cela était déjà la conséquence de l'esprit du Réveil qui s'était manifesté d'une part, tandis que se développait par ailleurs l'influence rationaliste issue du Siècle des Lumières.

En 1872, un Synode national se réunit à Paris, reprenant la suite des synodes interrompus depuis 1648. Sa Déclaration de foi, élémentaire pourtant, ne fut pas acceptée par l'aile libérale de l'Eglise réformée.

En 1905, la séparation de l'Eglise et de l'Etat oblige à une organisation nouvelle. Deux Unions nationales se constituent alors avec des tendances différentes : les Eglises réformées évangéliques, ayant pour base la Déclaration de foi de 1872 et les Eglises réformées (libérales) se ralliant à une simple déclaration de principe.

Vers 1850 s'était aussi formée une petite union d'églises méthodistes. Il y avait donc quatre Unions d’églises protestantes en France à cette époque. Le Réveil de la Drôme s'est développé principalement au sein des Eglises réformées évangéliques.


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Annexe 2.



Un quatrième point faible ?

Le gouvernement de l'église locale



Jean Cadier évoque la piété de certains conseillers presbytéraux (ou anciens) de l'église de Valdrôme dont il était pasteur. Mais à aucun moment il ne parle du partage de la tâche pastorale avec un collège d'anciens. Or, c'est là une caractéristique fondamentale de l'ecclésiologie réformée. Le siècle du Concordat était passé par là, qui choisissait ces conseillers parmi les notables, la charge pastorale proprement dite reposant sur les épaules du seul pasteur. Qu'en est-il aujourd'hui ?

Comment expliquer que le Réveil ait laissé si peu de traces sur place, dès lors que les Brigadiers eurent trouvé de nouvelles affectations ? Certes, la prédication est importante, les Conventions sont édifiantes, mais qu'advient-il du travail de fond, du suivi, de l'affermissement, du discernement des dons et des vocations, de la transmission, une fois que le prédicateur s'en est allé ? Comment se fait-il que ces églises locales aient accepté le risque de recevoir des pasteurs de tendance libérale après avoir goûté la saveur des enseignements du Réveil ? A ces questions, il ne nous est pas facile de répondre avec précision, mais il est probable que le pôle 'presbytérien' (le rôle des anciens) de ces églises réformées n'ait pas été aussi consistant qu'il aurait fallu, et que cela puisse aussi expliquer la fin relativement subite que ce Réveil a connue.


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