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Le blog de Charles Nicolas
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  • Dans une société déchristianisée où les mots perdent leur sens, où l'amour et la vérité s'étiolent, où même les prédicateurs doutent de ce qu'ils doivent annoncer, ce blog propose des textes nourris de réflexion biblique et pastorale.
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15 mars 2014

D'abord dans nos maisons !

 

 

 


D’abord dans nos maisons !



Lors de mes visites, de nombreuses personnes me déclarent être « croyantes mais pas pratiquantes ». Que répondre à cela ? Il m’arrive de leur demander tout simplement si elles ont une chambre dans leur maison, avec une porte si possible. En général, elles me répondent que oui. Alors, je leur rappelle qu’un des premiers commandements de Jésus n’est pas de se rendre au temple, mais d’aller dans sa chambre : « Ferme ta porte, et prie ton Père qui est là dans le secret ; et ton Père qui voit dans le secret te le rendra ». (Évidemment, en aumônerie hospitalière, on a beaucoup de chance : il y a des chambres partout !)

Que les pasteurs se rassurent : le culte communautaire aussi est important. Mais je crois que le premier rendez-vous avec Dieu, la première rencontre, la première prière - qu’elle soit de louange ou de supplication - la première fidélité, la première persévérance, c’est dans notre chambre qu’il faut les vivre. Disons, dans la maison. Le temple, aussi important soit-il, n’est qu’un lieu de rencontres ponctuelles. La maison est le lieu de vie habituel. Le temple peut malheureusement devenir un lieu d’apparence ; la maison est nécessairement un lieu de vérité.

On a souvent pensé que ce qui se vivait au temple allait rejaillir sur les maisons. C’est le contraire qui est plutôt vérifié : beaucoup d’empêchements, de blocages, de refus, de problèmes irrésolus dans la vie des églises ont leurs racines dans les problèmes irrésolus au niveau des maisons, des couples, des familles. C’est là qu’il faut les reconnaître et les résoudre dans l’écoute de la volonté de Dieu, la repentance et l’obéissance de la foi. De même, tout apprentissage, tout progrès, toute victoire, toute bénédiction vécus dans la maison rejaillissent automatiquement sur la communauté chrétienne. Tout ce qui se vit dans les maisons, visible ou secret, influence la vie de l’Eglise. Les problèmes comme les bénédictions !

Une parole de l’apôtre le dit, on ne peut plus clairement : « Il faut que le responsable dirige bien sa propre maison… car si quelqu’un ne sait pas diriger sa propre maison, comment prendra-t-il soin de l’Eglise de Dieu ? ». On est loin du tabou sur la vie privée que l’on observe aujourd’hui ! Ce tabou est un très sérieux obstacle au développement de l’Eglise. L’interdit qui causa la défaite du peuple d’Israël devant la ville d’Aï était caché sous le tapis d’une tente ; personne ne le savait.

L’Eglise n’est pas une réalité située à côté des maisons : l’Eglise est le prolongement direct de ce qui se vit dans les maisons. Ainsi, je me demande si on peut réellement prier au temple, chanter des cantiques et écouter la Parole de Dieu, si on ne l’a pas d’abord fait à la maison, tout seul ou en famille. Peu de chrétiens imaginent à quel point le culte rendu à Dieu serait différent si chacun s’était déjà mis à genoux chez lui, avant de se réunir avec les frères et les sœurs.

D’innombrables passages bibliques confirment cette priorité. C’est dans les maisons que les hébreux ont partagé le premier repas de la Pâque, le sang de l’agneau placé sur le linteau des portes ; c’est dans les maisons que l’instruction devait se transmettre premièrement. C’est dans les maisons que les vocations et les apprentissages élémentaires se forgent : pour les maris, serviteurs à la manière du Christ qui donne sa vie ; pour les épouses, servantes à la manière de l’Eglise rachetée ; pour les parents, bergers de leurs enfants ; pour les enfants, disciples respectueux et respectés…

L’écoute, le respect, l’obéissance, le pardon, où cela va-t-il s’apprendre, si ce n’est dans la maison ? La responsabilité, la générosité, l’hospitalité, où cela va-t-il s’exercer d’abord, si ce n’est dans les maisons ? Les dons reçus de Dieu, le devoir partagé, le souci des autres, où cela va-t-il se développer en premier, si ce n’est dans la maison ? Pas seulement dans la maison, mais d’abord dans la maison !

Il est vrai que la maison peut aussi devenir un lieu de repli frileux, égoïste. Ce n’est pas la volonté de Dieu. La maison doit être un lieu de repos, certes, mais aussi un lieu d’accueil, ouvert particulièrement aux personnes seules, aux personnes ayant besoin de réconfort, aux personnes qui ont soif de grandir.

Pour grandir justement, en maturité et en nombre, l’Eglise a besoin que de nombreux chrétiens (tous si possible) deviennent peu à peu des pères et des mères spirituels, c’est à dire des chrétiens en mesure de veiller, de prendre soin, d’accueillir, de visiter, d’instruire, d’accompagner.  Le premier lieu où cela se prépare et se vit, c’est la maison !

Charles Nicolas

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